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 Notions : Le concept "d'hyperpuissance"

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Alan Kholmes
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Alan Kholmes


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MessageSujet: Notions : Le concept "d'hyperpuissance"   Notions : Le concept "d'hyperpuissance" Icon_minitimeJeu 21 Fév - 13:28

Hyperpuissance est un concept politique de 1999 utilisé par le ministre français des affaires étrangères, Hubert Védrine, au sujet des Etats-Unis de la fin du 20ème siècle.

Elle désigne la dominance dans tous les domaines (politique/diplomatie, militaire, économie/finance, culture/média).

Le premier à avoir évoqué ceci est Z. Brezinzski dans Le Grand Échiquier : l'Amérique et le reste du monde, où il décrit les États-Unis comme la seule puissance à avoir la suprématie simultanée dans les quatre domaines clé : militaire, économique, technologique et culturel.

Certains auteurs prétendent que les États sont des machines à faire la guerre. Aujourd’hui comme dans le passé, la guerre est sans doute la démonstration la plus explicite de la domination dans le système international. Bref, la guerre témoignait et est toujours le témoin d’une facette de la puissance d’un État. La puissance d’un État peut être régionale, parfois hémisphérique et aussi, dans de très rares cas, globale. Les stratèges politico-militaires évaluent, depuis que les États existent, la force et les faiblesses de leur propre État face aux voisins. L’évaluation de la puissance indique la place que l’État occupe dans le système international.

Aujourd’hui certes, avec la profusion des instances intergouvernementales et une économie mondiale de plus en plus en interdépendance, la guerre n’est plus une pratique aussi fréquente que dans le passé. La puissance militaire n’est plus la seule caractéristique de la puissance étatique. Dans un monde désormais unipolaire depuis le démembrement de l’Empire soviétique, le concept d’hyperpuissance représente le stade suprême de domination d’un État sur le reste du système international. Ce concept réunit une kyrielle de dominations qui attribuent en l'occurrence aux États-Unis une puissance de contrôle sur les autres États et sur l’ensemble des institutions internationales.

La genèse d’un concept

Que ce soit à l’époque de la Rome antique, de l'Empire marchand Britannique ou encore les Etats-Unis d’aujourd’hui, la puissance des États ont toujours constitué un point de comparaison, un point de référence pour les situer dans le système mondial. Les États-Unis qui ont longtemps vacillé entre isolationnisme et interventionnisme se trouvent aujourd’hui être la première puissance extra européenne. «Il aura fallu moins d’un siècle aux États-Unis, dont le rayonnement était cantonné à l’hémisphère occidental pour se transformer – sous la dynamique des relations internationales – en une puissance dont le poids et la capacité d’intervention sont sans précédents .» Dans le cadre moderne cette puissance américaine a émergé et a pris sa pleine forme lors de la perte d’un acteur majeur qui servait de frein à cette force tentaculaire : l’Union Soviétique.

La dissolution de la puissance soviétique a mis fin au système bipolaire. Raymond Aron définit le système bipolaire comme étant «une configuration du rapport de force telle que la plupart des unités politiques se groupent autour de deux d’entre elles dont les forces surclassent celle des autres (…) Les chefs des coalitions doivent veiller simultanément à prévenir la croissance de l’Autre grand .» Durant cette période de guerre dite froide, l’Amérique et l’URSS, notamment par leur puissance nucléaire, se dissuadaient d’intervenir directement. Hormis quelques rixes, par interposition, la période de guerre froide s’est déroulée sans grand conflit entre les États-Unis et l’URSS. Suivant cette période un nouvel ordre a émergé. Accompagné de la mondialisation et de la déconfiture du bloc soviétique, l’Amérique se voyait instituée de nouveaux pouvoirs et d’une puissance inouïe.

Qu’est ce que la puissance ?


Joseph Nye définit la puissance comme la capacité de faire faire aux autres ce qu’ils ne voudraient pas faire dans un premier temps . Cette habileté de contrôler est souvent associée à la possession de ressources . Pour , la définition est plus circonstancielle. Premièrement, Aron distingue deux types de puissance. La puissance défensive est la capacité d’un État de ne pas se faire imposer les désirs par un autre État. Deuxièmement, il y a la puissance offensive, la puissance offensive reprend la définition de Nye, qui se définit par la capacité d’imposer aux autres sa volonté. Morgenthau a la même définition décrivant le pouvoir d’une nation comme le pouvoir d’un État de faire faire des actions contre la volonté d’un autre État .

En quoi consiste cette puissance – les éléments de cette puissance

Les auteurs proposent différentes visions pour définir la puissance de l’État. Morgenthau définit la puissance de l’État en plusieurs points : la géographie, les ressources naturelles, la capacité industrielle, l’état de préparation militaire, la population, le caractère national, le moral national et l’efficacité de la diplomatie. Cependant Raymond Aron s’oppose vertement à cette proposition. Il juge que cette proposition est incomplète voir même boiteuse. Aron affirme que la puissance doit être sans équivoque. C’est-à-dire que Aron veut que les éléments soient généraux et que ces derniers transcendent l’histoire. Bref, il affirme que La puissance d’une collectivité dépend de la scène de son action et de sa capacité d’utiliser les ressources matérielles et humaines, qui lui sont données : milieu, ressources, action collective, tels sont de toute évidence, quels que soient le siècle et les modalités de la compétition entre unités politiques, les déterminants de la puissance .

Tandis que Nye affirme que la puissance est un rapport, elle suppose, par définition un contexte. La diminution de la fongibilité veut dire qu’il devient de plus en plus important de bien définir le contexte lorsqu’on veut évaluer le degré de pouvoir. Bien plus souvent qu’autrefois, il faut se poser la question «le pouvoir pour quoi faire? » Bref l’auteur définit les fondements de la puissance, qui se transforme vers une puissance souple. La puissance souple, est une puissance qui n’utilise pas la violence ou un caractère belliqueux. La puissance souple est d’ailleurs une caractéristique de l’hyperpuissance.

Définition du concept d’hyperpuisssance d’Hubert Védrine

L’unique superpuissance encore apte de se définir ainsi est l’Amérique, par conséquent les auteurs jugeaient ce concept dépassé face à l’hégémonie américaine sur le système mondial, ils trouvaient que cette suprématie rendait le terme de superpuissance d’euphémisme. Hubert Védrine, ancien ministre des affaires étrangères français a émis la thèse que l’Amérique était une hyperpuissance. Par définition, l’hyperpuissance est une superpuissance qui perd son rival. Le rival, l’URSS, était la clef de la relativisation de cette superpuissance :
Le premier grand problème concerne en premier lieu le rôle et la place des États-Unis et leurs relations avec l'Europe. Pour ma part, j'estime que depuis 1992 le terme de «superpuissance» ne suffit plus pour décrire les États-Unis. Terme trop connoté à la guerre froide et trop exclusivement militaire, alors que la suprématie américaine d'aujourd’hui s'exerce aussi bien sur l'économie, la monnaie, la technologie, les domaines militaires que sur les modes de vie, la langue et les produits culturels de masse qui submergent le monde, modelant les pensées fascinant jusqu'aux adversaires des États-Unis. C'est pourquoi j'emploie le terme d'«hyperpuissance» que les médias américains jugent agressifs en raison de la connotation pathologique d'«hyper», alors qu'il n'est que descriptif .
Voyant ainsi une réalité nouvelle, avec la montée en puissance des États-Unis depuis 1991 - la chute du bloc soviétique, le concept d'hyperpuissance semble être le concept qui exprime le mieux la réalité de la puissance américaine, nous verrons en quoi les éléments de puissance d'un État moderne - comme les États-Unis - peuvent avoir comme impact sur la globalité de la puissance.

Critique du concept

Si l’on remet souvent en cause l’hégémonie américaine dans le monde, on ne s’interroge que rarement sur les causes de cette situation. Certains intellectuels ont démontré que la désagrégation du bloc communiste, la crise du continent africain et l’incapacité de l’Union européenne à s’organiser ont provoqué la suprématie américaine après 1990. Jean-François Revel pose en outre le problème du concept d’ hyperpuissance, forgé en 1999, par Hubert Védrine : le terme « superpuissance » existant déjà, il est inutile selon lui de parler d’hyperpuissance, d’autant que le préfixe grec hyper signifie exactement la même chose que le préfixe latin super.
Pour Revel et d’autres, le monde n’est pas unipolaire mais de plus en plus multipolaire avec la croissance des pays émergents. Selon Sylvain Allemand et Jean-Claude Ruano-Borbalan, les États-Unis ne chercheraient pas à dominer intentionnellement le monde, mais simplement à protéger ses intérêts et préserver sa sécurité. Dans cette logique, l’attaque du 11 septembre a provoqué un renforcement des interventions américaines dans le monde, dans un but uniquement sécuritaire.

Source : Wikipédia
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