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 Ohio : les victimes de la crise immobilière, clé du scrutin

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Tom Miller
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Tom Miller


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Admirez-vous des politiciens ? : Sarkozy Obama
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MessageSujet: Ohio : les victimes de la crise immobilière, clé du scrutin   Ohio : les victimes de la crise immobilière, clé du scrutin Icon_minitimeMar 4 Mar - 21:42

Ohio : les victimes de la crise immobilière, clé du scrutin Ohio10


Auprès d'une classe ouvrière désabusée, Hillary Clinton et Barack Obama rivalisent de promesses à la veille d'un vote déterminant pour le camp démocrate dans quatre États, dont le Texas et l'Ohio.


Cynthia Flores répond à la sonnette en robe de chambre, pieds nus, les cheveux en bataille. Voyant l'uniforme de Sherry Stearns sur le pas de sa porte, elle prend peur : «Mon Dieu ! Vous n'allez pas me prendre ma maison aujourd'hui ?» , demande-t-elle, les yeux brillants de larmes.
L'adjointe du shérif n'est là que pour lui remettre l'assignation du tribunal lançant la procédure d'expropriation. «Vous avez entre quatre et six mois avant la saisie», dit Sherry d'un ton qui se veut rassurant.
Cynthia et Armando Flores n'ont pas payé leur crédit de 482,46 dollars par mois depuis octobre. «Au 30 janvier, vous nous deviez 80 753,67 dollars» , affirme Countrywide Home Loans dans sa plainte. Il y a trois ans, les Flores avaient emprunté 78 358 dollars auprès de cette société de crédit du Texas. Entre-temps, la valeur de leur maison est tombée à 60 000 dollars.
«J'ai été blessée à la colonne vertébrale dans un accident de voiture et je ne peux plus travailler, explique Cynthia. Avec un seul salaire et les factures d'hôpital, ça a fait boule de neige.» Leurs deux enfants, de 18 et 22 ans, vivent encore avec eux et leur fille vient d'avoir un bébé il y a dix jours. «Si on nous prend la maison, qu'allons-nous devenir ?» , se lamente la grand-mère.

Prêteurs sans scrupule



Cynthia Flores est l'une des 9 257 victimes de la crise immobilière depuis l'an dernier dans le comté de Lucas, qui englobe Toledo au nord-ouest de l'Ohio. C'est deux fois plus qu'en 2006 et dix fois plus qu'il y a cinq ans. «Les gens ont été encouragés à emprunter au-dessus de leurs moyens, explique Teresa Smith, présidente de Neighborhood Housing Services, une organisation d'aide aux victimes. Des prêteurs sans scrupule ont offert des taux très bas au début, qui s'envolent ensuite. Dans certains quartiers, 6 % des logements appartiennent aux banques ou sont frappés de saisie.»
Au bureau du shérif, on vend 80 maisons aux enchères tous les mercredis : «Dans 98 % des cas, les organismes de crédit les rachètent aux deux tiers de leur prix, explique Cathleen Tilloman, di-rectrice des affaires civiles. Et le rythme ne faiblit pas. Je me demande jusqu'à quand on peut continuer comme ça.» À Toledo, des rues entières semblent à vendre, mais il n'y a plus de crédit, donc plus d'acheteurs. «Au bout d'un moment, les expulsions appauvrissent tout le monde, observe Keith Foster du Fair Housing Center, une autre association de soutien, les propriétaires, les banques, les quartiers, les caisses de la ville.»
Sherry Stearns a un agenda très chargé : «J'expulse les mardis et jeudis, précise la policière. Si un créancier m'appelle aujourd'hui, je n'ai rien de disponible avant le 8 avril.» Parfois, les choses se passent mal, comme le mois dernier chez un homme qui possédait neuf armes à feu chez lui. «Beaucoup de gens sont dans le déni jusqu'au dernier moment, dit-elle. Désolée, mais moi je ne suis que le messager.» Son job lui semble plutôt privilégié : les samedis, jours où l'on a plus de chances de trouver les gens chez eux, lui sont payés en heures supplémentaires.

Un plan à 30 milliards de dollars



Au cœur de la «ceinture de la rouille» , l'ancien poumon industriel du pays, l'Ohio avait déjà perdu 200 000 emplois depuis l'an 2000. L'année dernière, on y a enregistré 153 200 saisies immobilières, l'un des taux les plus élevés du pays. Autant dire que la question a figuré en bonne place dans la campagne électorale : les deux candidats démocrates ont besoin du vote des «cols bleus» pour l'emporter dans la primaire d'aujourd'hui.
Hillary Clinton, qui y joue probablement sa survie, a proposé le plan le plus agressif : un moratoire de trois mois sur les saisies, un gel des taux d'emprunt pendant cinq ans et un fonds d'aide de 30 milliards de dollars. Barack Obama reste en deçà, avec 10 milliards de dollars d'aides, et il estime qu'un gel des taux pénaliserait les emprunteurs solvables.
Malgré ses malheurs, Cynthia suit de près la campagne présidentielle. «Un matin, je me réveille en faveur de Clinton, le lendemain, c'est Obama, dit-elle. Les promesses pour l'avenir, c'est bien, mais mon problème, c'est maintenant. J'ai juste besoin d'un peu de temps pour me retourner.»
Les organismes susceptibles de porter secours aux débiteurs défaillants posent des conditions difficiles à satisfaire : il faut à la fois être en dessous d'un certain niveau de revenu et capable de s'en sortir tout seul après un simple coup de pouce. Sur 457 demandes depuis dix-huit mois, Neighborhood Housing Services n'a retenu que 23 dossiers. Et sur 160 000 dollars disponibles, le Fair Housing Center n'en a distribué que 52 000 à 32 familles.
«Ce qu'il faudrait pour remettre tous ces gens à flot, c'est une injonction massive de cash» , dit Teresa Smith. La réponse adéquate viendra peut-être des urnes. «Quand l'Ohio était gouverné par les républicains, nous n'avons rien obtenu, ils s'en fichaient, rappelle Keith Foster. Aujourd'hui, je suis content d'avoir ce problème : le choix entre deux candidats qui proposent des solutions.» Pour Cynthia Flores, c'est une maigre consolation.

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