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 Claude Allègre, Chevalier de l’Ordre de la Terre Plate

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Georges D. Nightmare

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MessageSujet: Claude Allègre, Chevalier de l’Ordre de la Terre Plate   Claude Allègre, Chevalier de l’Ordre de la Terre Plate Icon_minitimeVen 4 Jan - 15:38

Claude Allègre, Chevalier de l’Ordre de la Terre Plate
3 janvier 2008
Le site RealClimate, animé par des scientifiques travaillant sur les questions climatiques, décerne à Claude Allègre cette distinction qui couronne l’ensemble des approximations et contre-vérités en la matière dont le vibrionnant éditorialiste de l’Express s’est fait une spécialité.


Raymond Pierrehumbert, RealClimate, 18 novembre 2007 - (extrait)

Les émissions de carbone en France s’élèvent à 1,64 tonne par personne, contre 2,67 tonnes au Royaume Uni et 5,61 tonnes aux Etats Unis. Si un pays peut se targuer d’être vertueux, et faire la leçon aux autres pays développés, vous pourriez penser que ce serait la France. Loin de là, sous l’impulsion de Nicolas Sarkozy, la France s’est lancée dans un programme ambitieux de réduction des émissions de carbone.

En présentant ces mesures, M. Sarkozy a déclaré : « Premier principe : tous les grands projets publics, toutes les décisions publiques seront désormais arbitrées en intégrant leur coût pour le climat, leur ’coût en carbone’. » Ces mesures comprennent : l’engagement que tous les bâtiments construits en 2020 soient des producteurs nets d’énergie, l’interdiction des ampoules à incandescence à partir de 2010, des aides pour les acheteurs de véhicules les moins polluants, les conducteurs de véhicules les plus polluants étant au contraire taxés, et la construction de routes sera limitée pour favoriser les transports ferroviaires avec la technologie de pointe française du TGV ! Une taxe carbone est également envisagée.

Ces propositions sont le fruit d’une intense série de discussions entre scientifiques et représentants de la société civile, dont des représentants d’organisations non-gouvernementales écologistes, d’organisations patronales et de syndicats. Ce processus, connu sous le nom de Grenelle de l’Environnement, a été décrit brièvement dans Nature ici (accès avec souscription), et un résumé par la presse des propositions d’actions de Sarkozy est ici.

Cependant, il y a une certaine résistance de la part d’un tandem bruyant de deux membres très décorés de l’Académie des Sciences française, Claude Allègre étant le plus médiatisé et tapageur des deux. Au cours des dernières années, Vincent Courtillot est apparu comme le fidèle compère d’Allègre -le Dupont de Dupond-, l’aidant à diffuser ses thèses, et en ajoutant aussi des personnelles. Tous deux sont membres de l’Académie des Sciences, et Allègre a reçu à la fois le prix Crafoord et la médaille Bowie. Allègre a une liste impressionnante d’articles ayant sujet à la Terre interne, et fut de plus le Ministre de l’Education Nationale, de la Recherche et de la Technologie sous le gouvernement Jospin. Courtillot -actuellement directeur de l’Institut de Physique du Globe de Paris (IPGP)- a un passé reconnu en recherche fondamentale sur le géomagnétisme, et est actuellement le président de la Section de Géomagnétisme et Paléomagnétisme de l’American Geophysical Union. Leurs opinions ont été largement (certains diraient même plus que largement) exprimées lors d’un colloque sur le rapport du GIEC tenu au printemps dernier à l’Académie (voir le numéro spécial "Evolution des Climats" de la Lettre de l’Académie des Sciences, ainsi que les rapports du Figaro, du Monde et de Libération). Qu’est-ce-que tout cela signifie ? Est-ce que les opinions d’Allègre et Courtillot sont fondées sur une profonde clairvoyance qui aurait échappé à la communauté de scientifiques qui ont consacré leur carrière entière à étudier le climat ? Voyons cela.

Quand un scientifique actif aussi distingué qu’Allègre ou Courtillot s’exprime, sa parole capte notre attention, quelle que soit sa pertinence. Ce serait néanmoins une erreur d’accepter les affirmations de tels phares uniquement à cause de leur renommée ; on doit contrôler les arguments sur leurs mérites. Allègre ne publie pas ses idées sur le climat dans la littérature scientifique, de sorte que nous devons nous contenter de ses écrits de vulgarisation et déclarations publiques afin d’avoir un aperçu de ces arguments. Un trésor de ces allègreries (allègritudes ?, allègrations ?) est facilement accessible dans un petit ouvrage humblement intitulé Ma vérité sur la planète (Plon/Fayard, Paris, 2007). Beaucoup de choses que l’on y trouve ne sont que rabâchage d’arguments standard de sceptiques, arguments complétement discrédités auxquels il n’apporte rien de neuf. Par exemple : il répète à plusieurs endroits l’erreur classique de confondre le caractère imprévisible de la météorologie avec la détermination de la réponse du climat au forçage radiatif : « J’ai peine à croire qu’on puisse prédire avec précision le temps qu’il fera dans un siècle alors qu’on ne peut pas prévoir celui qu’il fera dans une semaine » (p.89). Il répète également le raisonnement faux que les relations de phase entre CO2 et température mesurés dans les carottes de glace de l’Antarctique prouvent que c’est la température qui est responsable des variations de CO2 plutôt que l’inverse - un raisonnement éculé et largement discrédité (lire ici un résumé des contre-arguments). Il y a peu de choses à ajouter sur ces arguments, sauf que la capacité d’Allègre à les répéter indique soit une remaquable crédulité, soit un inquiétant manque d’intégrité scientifique.

Ailleurs, pourtant, Allègre excelle dans l’art de servir des balivernes comme arguments scientifiques. En voici quelques exemples.

Allègre affirme que la disparition des glaciers du Kilimandjaro est due à un changement des apports de vapeur d’eau causé par le soulèvement tectonique, et n’a rien à voir avec le réchauffement global. Cette affirmation est apparue il y a un peu plus d’un an dans la chronique d’Allègre dans l’Express, et a été discutée dans un article précédent de RealClimate au sujet d’Allègre. Pour l’essentiel, Allègre passe à côté du fait que les événements tectoniques dontil est question dans l’article cité de Science ont modifié le climat africain il y a plusieurs millions d’années, alors même que le glacier actuel du kilimandjaro est apparu il y a seulement 10 000 ans. Cette affirmation erronée au sujet du Kilimandjaro est répétée dans Ma vérité sur la planète (p.120), bien qu’il ait eu suffisamment de temps et d’opportunités pour corriger cette erreur. Autant pour la ’vérité’ (la sienne ou une autre).

Allègre soutient que le ’bon sens’ permet de mettre en doute l’idée que le CO2 puisse autant contrôler le climat parce que sa concentration est seulement de 300 parties par million (p.104). Ce ’bon sens’ bouscule plus d’un siècle de physique méticuleuse qui remonte à l’époque de Tyndall et qui montre précisément pourquoi certains gaz à l’état de trace influencent si fortement l’absorption des infra-rouges par l’atmosphère.

Allègre dit qu’on ne « sait rien » (p.109) sur les événements de Dansgaard-Oeschger et autre type de variabilité millénaire existant dans les carottes de glace. De cette affirmation, je suppose que nous sommes censés déduire que, comme on ne « sait rien » sur ces événements, il se pourrait bien que le réchauffement actuel soit juste la dernière phase de l’un d’eux. Bien sûr, il y a encore beaucoup de choses à apprendre sur la variabilité millénaire, mais ce phénomène a fait l’objet de plusieurs centaines de publications scientifiques, douzaines de conférences, ainsi qu’une synthèse majeure par l’Académie des Sciences américaine. Nous en savons assez sur la structure de ces événements et leurs mécanismes pour tout écarter la possibilité que le réchauffement récent provienne simplement de ce type de variabilité naturelle. Nous en savons également assez pour nous inquiéter de la possibilité que le changement climatique dû à l’augmentation des gaz à effet de serre puisse déclencher un de ces changements majeurs de la circulation océanique qui ont participé à la variabilité millénaire dans le passé.

Allègre annonce qu’avec une augmentation du CO2 il ne devrait pas y avoir de réchauffement à l’équateur, alors que le réchauffement prédit à l’équateur n’est que légèrement inférieur à la moyenne globale. Il affirme correctement que le réchauffement est plus fort aux pôles, mais aussi, et sans justification, qu’un réchauffement de 10ºC serait sans importance (p.122). C’est une affirmation plutôt surprenante puisqu’un réchauffement bien plus faible est déjà responsable d’une disparition notable de la glace de mer en Arctique. Cette conception erronée pourrait provenir en partie du fait qu’il pense que la température « aux pôles » varie entre « -30 et -60ºC » (p.122). Si c’était vrai, il n’y aurait pas d’eau libre en Arctique pendant le minimum de couverture de glace de mer. Il est facile de vérifier que ce n’est pas le cas, et en fait l’Arctique monte souvent jusqu’à 0ºC, et parfois au-delà.

Ignorant les nombreuses études indépendantes des mesures sur le dernier siècle, il soutient que l’analyse de Phil Jones de ces données a été « fortement mise en doute » (p.100). Et par quel moyen ? Par une comparaison entre les données globales de Phil Jones et une analyse non publiée des moyennes d’un petit nombre de stations européennes - présentée comme l’archétype de l’expertise incomparable des Géophysiciens en analyse de séries temporelles ! Nous y reviendrons à propos de Courtillot.

Très obligeamment, Allègre conseille aux modélisateurs : « Il faut donc éviter de fonder les prédictions du climat futur sur une moyenne mondiale dont la situation est floue. » (p.106). Visiblement il n’est pas au courant que, depuis au moins les années 70, les modèles de circulation générale simulent des champs spatialisés des prévisions de vent et de température, et que des cartes de ces changements ont été incluses dans tous les rapports du GIEC depuis le premier. Oh, mais j’oubliais. Ailleurs, Allègre assène que « personne ne lit » (p.115) les rapports du GIEC. Visiblement, cette déclaration s’applique au moins à une personne.
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MessageSujet: Re: Claude Allègre, Chevalier de l’Ordre de la Terre Plate   Claude Allègre, Chevalier de l’Ordre de la Terre Plate Icon_minitimeVen 4 Jan - 15:39

La suite

Continuant d’étaler son ignorance de la modélisation, Allègre se demande pourquoi les modélisateurs ont inclus le CO2 dans leurs modèles, et en conclut que c’est uniquement parce qu’ils connaissent ses variations sur les derniers siècles. Est-ce-qu’un siècle de travail méticuleux en laboratoire et sur le terrain passé à documenter l’effet radiatif du CO2 aurait peut-être à voir avec l’attrait des modélisateurs pour ce gaz ? Visiblement pas dans l’univers d’Allègre. Mais il y a mieux : « Comme on ne sait pas bien comment se forment les nuages, on les néglige ! Comme on maîtrise mal le rôle des aérosols et des poussières, on les néglige ! » (p.104) C’est complètement faux. Nuages, aérosols et poussières (comme variations de l’irradiance solaire et éruptions volcaniques) sont tous pris en compte par les modèles actuels. Les modèles qui négligent l’influence de l’augmentation du CO2 n’arrivent pas à reproduire le réchauffement des derniers trente ans, et c’est précisément pour cette raison que le CO2 a été confirmé comme le responsable principal du réchauffement global.

Allègre fait un certain nombre de déclarations fausses ou fallacieuses sur le contenu du Quatrième Rapport d’Evaluation du GIEC. Il assure, contrairement aux médias français, que ce rapport « est beaucoup plus modéré que les précédents. » (p.119) Ainsi, Allègre assure que « Pour un doublement des émissions de CO2 , la température du globe augmenterait de 2 à 4,5ºC en un siècle. Le précédent rapport disait entre 1,5 et 6ºC. » (p.119) En premier lieu, les déclarations du GIEC sur la sensibilité climatique font référence à un doublement de la concentration en CO2, pas de ses émissions, mais laissons à Allègre le bénéfice du doute et supposons qu’il ne s’agit que d’une autre coquille et pas d’une véritable incompréhension. Tout de même, Allègre mélange ici des pommes et des frites. Même si la fourchette de la sensibilité climatique a été réduite, passant de 1,5 - 4,5ºC à 2 - 4,5ºC, ce qui diminue ainsi la probabilité d’une faible sensibilité, la fourchette des prévisions pour l’année 2100 n’a presque pas changé (de plus la définition probabiliste de cette fourchette a varié entre les rapports, elles ne sont donc pas directement comparables). Dans la même veine, Allègre assure que le GIEC a réduit ses prévisions de hausse du niveau marin, ce qui n’est pas le cas (voir ici).

Mais il y a mieux. Il dit que le GIEC « modère sans encore l’abandonner l’argument d’évolution de la température depuis le XIXe siècle. » (p.119) Ceci correspond évidemment à la croyance d’Allègre que l’un des principaux arguments du GIEC est que le CO2 doit être responsable de l’augmentation de température parce que (ben voilà !) tous deux augmentent ! Il est difficile au GIEC d’abandonner un argument qui n’a jamais été le sien, et en tout cas le Quatrième Rapport d’Evaluation fait probablement plus de place à la discussion des enregistrements de température sur le 20e siècle, en utilisant plus de techniques, qu’aucun des rapports précédents. Et pourtant (on pense ici à Galilée, parlant en serrant les dents tout en s’inclinant devant l’Inquisition) elle augmente bien (et en suivant pratiquement les prévisions). Poursuivant sur le thème du renoncement supposé du GIEC, Allègre assure que celui-ci a « abandonné » son argumentation basée sur les variations de CO2 et de température enregistrées par les glace. Rien de tout cela. Il n’y a pas eu de changement d’interprétation par le GIEC des courbes isotopiques et du CO2 de Vostok, interprétation qui apparait dans les deux rapports de 2001 et 2007 (avec, dans ce dernier, l’extension d’EPICA à des périodes plus anciennes). Cette discussion se trouve au chapitre 6 du Quatrième Rapport d’Evaluation (p.444, figure 6.3), mais comment pourrait-on s’attendre à ce qu’Allègre sache cela, puisque personne ne lit le rapport du GIEC, n’est-ce-pas ?

De telles idées fausses et déformations de la réalité comme celles exposées ci-dessus sont généreusement accompagnées de l’arsenal habituel d’insinuations et de citations abusives. Parce que Christopher Landsea (comparé de manière extravagante à Galilée !) a choisi de faire toute une scène de sa démission du GIEC, le processus dans son ensemble est jugé opposé à toute dissidence - ignorant de manière opportune que Lindzen lui est resté tranquillement tout au long du Troisième Rapport d’Evaluation du GIEC. Une affirmation de Dennis Hartmann, tout à fait justifiée et incontestable, sur les incertitudes de la modélisation est détournée afin d’insinuer que les modélisateurs ne croient pas possible d’obtenir suffisamment de précision pour tirer des conclusions sur le réchauffement futur (p.105). Des citations sur la possible nécessité de mesures d’adaptation, venant de Ron Prinn du MIT et de Wally Broecker de Columbia, sont utilisées afin d’insinuer que ces deux célébrités favorisent l’adaptation sur la réduction des émissions de CO2 (p.126). Et sur le sujet de l’adaptation par rapport à l’atténuation, certaines affirmations d’Allègre sont franchement saugrenues : il soutient que nous n’avons rien à craindre du réchauffement global. Après tout, nous nous sommes adaptés au trou d’ozone, n’est-ce pas ? Nous nous sommes adaptés aux pluies acides, n’est-ce pas ? (p.127) Et bien, non en fait, nous n’avons rien fait de tout cela. Nous nous sommes ’adaptés’ au trou d’ozone en adoptant le protocole de Montréal pour contrôler les émissions de CFC. Nous nous sommes ’adaptés’ aux pluies acides en adoptant des mesures de contrôle des rejets soufrés. Si c’est ça ’s’adapter’, je pense que je peux juste dire : « D’accord ! ’Adaptons’-nous au réchauffement global en réduisant les émissions de CO2 ! »

Que peut-on dire de toutes ces affirmations ? Je ne pourrais le faire mieux qu’Allègre lui-même : « ...une imposture intellectuelle, une escroquerie ! » (p.107)

Quel que soit le plan d’Allègre dans ses annonces publiques, celles-ci semblent peu fondées sur son expertise scientifique. Avec sa litanie d’erreurs, d’idées fausses et de déformations de la réalité, il a renoncé à toute prétention d’être considéré sérieusement en tant que scientifique lorsqu’il parle du changement climatique. Et si même Lomborg et autres éco-polyannas bénéficient trop du soutien d’Allègre, notons que, au final, Allègre appelle quand même à une réduction de 20% des émissions de CO2 sur les vingt prochaines années. Nombre d’entre nous qui se refuseraient à toucher aux arguments d’Allègre, même avec un bâton de 3 m, seraient très heureux si un tel plan était mis en oeuvre aux Etats Unis, au moins comme un premier pas vers des réductions plus drastiques.


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