Le premier ministre Hashim Thaçi a confirmé la date de la proclamation d'indépendance de la province serbe alors que l'UE a donné son feu vert à l'envoi d'une mission pour accompagner les premiers pas du nouvel Etat.Il n'y a plus de doute : l'indépendance du Kosovo sera bel et bien proclamée ce dimanche, comme l'a confirmé le premier ministre kosovar, Hashim Thaçi, samedi. «Demain sera un jour de calme, de compréhension (mutuelle) et (le jour) de l'engagement de l'Etat pour l'exécution de la volonté des citoyens du Kosovo», a-t-il déclaré, alors que toutes les sources locales, internationales et les médias s'attendaient à ce que cet événement ait lieu dimanche.
Cette proclamation intervient alors que les pays de l'UE ont donné samedi leur feu vert à l'envoi d'une mission de quelque 2.000 policiers et juristes, baptisée, Eulex, chargée d'accompagner l'indépendance du Kosovo.
Cette mission, qui révèle la volonté européenne de stabiliser les Balkans et les intégrer à terme au sein de l'UE, a aussitôt été qualifiée d' «occupation» par le principal leader des Serbes du Kosovo, Milan Ivanovic.
Eulex - c'est le nom de cette mission - a été officiellement approuvée vendredi à minuit, aucun des 27 Etats membres se s'y étant opposé avant la date butoir fixée. Chypre était hostile à ce projet en raison de son opposition à la volonté d'indépendance de la province, mais a levé sa menace de le bloquer la semaine dernière.
Un Français aux commandesLorsque les dirigeants du territoire à majorité albanophone auront proclamé l'indépendance, cette mission reprendra les tâches de police, de justice et d'administration civile assurées actuellement par une mission de l'ONU, après une période de transition de 120 jours. Les premiers éléments de cette opération une quinzaine de cadres - ne partiront pas avant une ou deux semaines. Ce n'est que lorsqu'ils seront tous là que la mission de l'ONU qui gère le Kosovo depuis 1999, la MINUK, transmettra ses pouvoirs au gouvernement kosovar, conseillé et surveillé par cette mission européenne.
Elle sera dirigée par le général français Yves de Kermabon, ancien commandant des troupes de l'Otan au Kosovo. (Lire son portrait)
L'Allemagne et l'Italie seront les principaux contributeurs à cette mission qui nécessitera d'autre part 1.000 employés locaux. En plus de tous les Etats membres de l'UE (sauf Malte pour des raisons logistiques), quelques pays tiers y participeront : Etats-Unis, Turquie, Croatie, Norvège, Suisse.
La durée d'Eulex, au budget de 205 millions d'euros pour les 16 premiers mois, est prévue pour une période initiale de 28 mois. Mais l'UE a prévu de la réévaluer six mois après la fin du déploiement, soit fin 2008. Et les diplomates européens estiment à «5 à 10 ans» la durée pendant laquelle le Kosovo restera sous surveillance internationale.
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