En ancien combattant expérimenté, le vieux John McCain sait que l'avantage du combat revient toujours à celui qui tire le premier.
Aussi, alors que le jeune Obama savoure sa victoire sur sa rivale Hillary, le sénateur républicain lui a décoché une première salve en prévenant les électeurs qu'ils avaient le "
choix entre le bon changement et le mauvais changement, entre avancer et reculer" ...
Mais que veut vraiment John McCain pour l'Amérique ... ?
En fait, en guise de "changement", McCain offre son pragmatisme face à l'idéalisme un peut trop enthousiaste de son adversaire.
Concernant la
guerre en Irak, par exemple, si Obama se donne 16 mois pour rapatrier tous les GI's, le vieux McCain, lui, est prêt à poursuivre le combat, jusqu'au bout, et "
cent ans, s'il le faut" ...
Toutefois, sur le dossier du
Proche-Orient, les deux candidats sont relativement sur la même longueur d'ondes : leur soutien indéfectible à Israël, la plus grande fermeté envers le Hezbollah et le Hamas et dialogue avec les "Palestiniens modérés".
Mais Obama a marqué tout de même un "point d'avance" sur son adversaire déclarant que "Jérusalem doit rester une et indivisible", ce qui n'a d'ailleurs pas manqué d'ulcérer les Palestiniens.
En politique intérieure, Obama et McCain se retrouvent sur le dossier de l'immigration : notamment, le renforcement du contrôle aux frontières. Toutefois, McCain refuse le projet d'Obama de régulariser (sous conditions) quelque douze millions d'illégaux.
Sur les dossiers des
impôts et de la santé, là, cette fois, les deux hommes ont des avis vraiment divergents.
Obama promet de baisser le niveau d'imposition des classes modestes et moyennes et d'augmenter les impôts des hauts revenus; McCain, de son côté, reconnaît qu'il "maîtrise mal" le sujet, mais recommande un gel des dépenses fédérales (sauf militaires).
Quant à la
réforme du système de santé, il est au codeur de la campagne de chacun des candidats.
Obama souhaite que tous les Américains bénéficient de l'assurance maladie universelle (notamment les enfants); tandis que McCain y est farouchement opposé et préfère un système de crédit d'impôts.
Les débats contradictoires qui opposeront Obama et McCain jusqu'au mois d'août (10 en tout) ne feront pas l'impasse sur ces thèmes.
Ils mettront en avant les différences d'âge, d'origine, de styles, de visions nationales et mondiales des deux candidats que les derniers sondages mettent au coude à coude.
Barack, toutefois, continue de bénéficier de 1,4 % d'avance sur un vieux sénateur atypique qui s'est mis en tête de séduire les partisans démocrates d'Hillary Clinton.
A suivre, donc ...