Lle plan de sauvetage des banques rejeté, Wall Street plonge
La Chambre des représentants américains a rejeté lundi le plan de sauvetage des banques préparé par l'administration Bush, provoquant une chute d'une ampleur jamais vue à Wall Street, déjà déstabilisée par la débâcle de la banque Wachovia.
Par 228 voix contre 205, les représentants ont refusé de débloquer les 700 milliards de dollars que le secrétaire au Trésor Henry Paulson réclamait pour éponger les créances douteuses accumulées par les banques dans l'immobilier.
Ce vote, inattendu au lendemain d'un accord entre l'administration et les principaux dirigeants du Congrès, a fait plonger la Bourse de New York: le Dow Jones a perdu 6,98%, soit une perte jamais vue approchant les 800 points, et le Nasdaq 9,14%.
La suite du processus était incertaine. Le président George W. Bush, qui s'est dit "déçu" de la décision des députés, a annoncé qu'il allait travailler "avec les membres du Congrès et avec leurs chefs de file sur la manière de progresser".
"Notre stratégie est de continuer à nous attaquer de front à la situation économique et nous allons travailler à mettre en place une stratégie qui nous permette d'aller de l'avant", a poursuivi le président américain, qui a prédit que les parlementaires finiraient par adopter le plan.
La présidente démocrate de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, a déclaré que le rejet du plan "ne peut rester en l'état". "Il faut aller de l'avant", a-t-elle dit devant la presse. "Notre travail ne sera pas fini tant que nous n'y serons pas parvenus".
Selon un parlementaire qui a requis l'anonymat, rien ne devait se passer "avant jeudi au plus tôt" en raison notamment du Nouvel an juif mardi et mercredi, observé au Congrès.
Un porte-parole de Mme Pelosi, Brandon Daly, estimait en revanche que "plusieurs options" étaient encore possibles, le Sénat, qui devait voter après la Chambre, étant censé siéger mercredi.
La victoire du non est venue des propres troupes républicaines de l'administration, dans un Congrès à majorité démocrate: près de deux représentants républicains sur trois ont rejeté le plan. Les élus démocrates l'ont en revanche largement approuvé.
L'intervention de l'Etat dans le secteur privé, sans précédent dans l'histoire américaine, était très critiquée dans les rangs républicains qui disaient vouloir épargner l'argent du contribuable à un peu plus d'un mois de l'élection présidentielle et législative américaine.
Le débat a été vif à la Chambre où les opposants à cette intervention historique de l'Etat rechignaient à signer "un chèque en blanc au Trésor". "On est tout bonnement en train de sacrer le roi Henry", s'est exclamé un représentant républicain John Culberson, au sujet du secrétaire au Trésor.
Le vote de la Chambre est survenu alors que la quatrième banque du pays, Wachovia, a été rayée de la carte lundi sur intervention de l'administration Bush, qui a organisé son rachat par sa concurrente Citigroup.
Wachovia est la cinquième institution financière américaine acculée à la faillite ou au rachat en l'espace de deux semaines, après Lehman Brothers, Merrill Lynch, AIG et Washington Mutual.
Henry Paulson a défendu l'organisation par les autorités fédérales du rachat de Wachovia, en soulignant que la faillite de cet établissement aurait présenté un risque pour le système financier: Wachovia détenait à la fin juin pour 812 milliards de dollars d'actifs, pour l'essentiel sous forme de prêts.
Après l'annonce de la reprise, le président de la banque centrale américaine Ben Bernanke a assuré les marchés de "l'engagement sans faille" des autorités envers la stabilité financière.
Washington AFP.