Le début de la fin pour le dollar !!
L’Iran vend son pétrole au Japon en Yen et non plus en Dollar
13 juillet 2007Bloomberg annonce que les contrats pétroliers iraniens avec le Japon seront désormais libellés en yens au lieu du dollar. La mauvaise posture des USA est patente. Leur puissance est contestée conjointement sur les terrains militaires et économiques.
L’agence bloomberg a appris que les autorités iraniennes ont demandé aux raffineurs japonais de régler désormais leurs achats de pétrole en yen.
Cette décision, annoncée par un courrier de M. Ali A. Arshi, responsable de l’export à la National Iranian Oil Company, « prend effet immédiatement », selon les termes de la lettre dont Bloomberg a eu connaissance.
Le japon se fournit en pétrole auprès de l’Iran à hauteur de 10 milliards de dollars par an.
Le porte parole du ministère du pétrole à Téhéran a refusé de confirmer ou d’infirmer les informations concernant cette mesure.
Le yen a vu son cours orienté à la hausse, en anticipation d’une demande accrue sur la devise [1] .
L’Iran a décidé en mars de ne conserver que 20% de ses réserves en devises libellées en dollars. Plusieurs banques centrales, dont celles d’Indonésie, des Emirats et du Venezuela ont déjà pris des mesures similaires pour se prémunir contre la baisse du dollar.
Contre Info - Commentaire
Le dollar est une monnaie « oil-based », dont la valeur, c’est à dire la confiance qui lui est accordée, est assurée - basée - en partie sur le pétrole.
Ceci parce que le cours de la devise américaine est soutenu par l’obligation qu’ont tous les états importateurs de s’en procurer pour régler leurs achats de pétrole.
Tout se passe comme si, sur le marché international, le dollar était une matière première, que chacun doit se procurer, et cette demande en soutient le cours.
Ces achats forcés sont l’une des bases de la domination économique américaine. Il ont permis de retarder la dépréciation d’une monnaie émise par une nation vivant à crédit, criblée de dettes, en état de quasi faillite.
Il va de soi que toute tentative de remise en cause de cette suprématie est conçue à Washington comme un acte d’hostilité.
Après l’invasion de l’Irak, l’une des premières décisions de l’occupant a été de libeller les ventes irakiennes en dollars et non plus en euros, comme Saddam Hussein l’avait décidé.
L’énorme dette américaine, encore amplifiée par le coût faramineux de la guerre d’Irak, ne peut que renforcer une défiance croissante à l’égard d’une devise en crise.
Cette prise de distance a déjà été actée par plusieurs banques centrales qui ont décidé de déterminer leurs parités de changes à partir d’un panier de monnaies et non plus du seul dollar, ou de diversifier leurs réserves en devises pour limiter leurs risques.
La mesure prise par l’Iran en choisissant d’attaquer la domination du dollar est une nouvelle manifestation de l’affaiblissement de la suprématie US.
Sa dimension « asiatique » est éminemment géopolitique.
L’Iran parie sur un monde à venir, où l’Asie prendra la place d’un empire américain au déclin jugé inéluctable par Téhéran, et dont les mesures de rétorsion probables n’inquiètent plus - ou pas suffisamment pour dissuader de défier Washington.