Ouf !! Heureusement qu'il y en a qui gardent les pieds sur terre !!
Surement qu'il y aura des (neo) cons pour le traiter d'ami des Islamo terroristo nazi, et pour brandir la menace de champignon nucléaires, quels crétins !!
Le Sénateur Byrd, une conscience américaine, s’oppose à la guerre contre l’Iran
6 octobre 2007
Agé de 90 ans, réélu sans discontinuer depuis 1958, le Sénateur Byrd est le vieux sage blanchi du Congrès américain. Opposant résolu à la guerre d’Irak, il s’inquiète à nouveau des bruits de bottes en provenance de la Maison Blanche et avertit ses collègues : allons nous marcher comme des somnambules vers une nouvelle guerre ?
Discours du Sénateur Byrd, 4 octobre 2007
M. le Président, la semaine dernière, le Sénat a voté un amendement au budget militaire qui classe une partie de l’armée iranienne en « organisation terroriste. » J’ai rejoint 21 de mes collègues pour voter contre cet amendement. C’était une provocation dangereuse et sans nécessité qui accroît la confrontation verbale entre les USA et l’Iran. En réponse à l’adoption de cet amendement, le Parlement Iranien a qualifié samedi l’armée américaine et la CIA d’organisations terroristes. Quelqu’un pourrait-il m’expliquer ce qui a été accompli par cet échange international de provocations verbales ?
Il est profondément troublant de voir le Sénat américain se joindre aux gesticulations d’intimidation et aux bruits de bottes de l’administration Bush. Je ne suis pas un partisan du régime iranien, pas plus que je ne l’étais de Saddam Hussein, mais j’ai peur que nous allions nous empêtrer dans un nouveau bourbier sanglant. Nous avons suivi ce chemin par le passé. Nous avons tous vu très clairement où cela mène.
Il y a quatre ans et demi, le Secrétaire d’Etat Colin Powell a fait un discours devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies affirmant qu’il avait des preuves établissant que Saddam Hussein disposait d’armes de destruction massive, et constituait une menace imminente pour les USA et la communauté internationale. D’autres faisaient le tour des plateaux télés en faisant résonner les tambours de guerre, effrayant l’opinion avec des images de champignons nucléaires et de laboratoires mobiles d’armes chimiques. Les partisans de la guerre comparaient Saddam Hussein à Hitler, mettant en garde contre les dangers d’une politique d’ « apaisement » comme celle menée par Chamberlain.
Il s’agit là d’une analogie séduisante, mais elle est dangereusement fallacieuse. Tous les adversaires à l’étranger ne sont pas l’incarnation du diable. Les informations des services de renseignement qui suggéraient qu’il était une menace imminente étaient complètement fausses. Saddam Hussein n’avait pas d’armes de destructions massives. Saddam Hussein n’a pas attaqué notre pays. Saddam Hussein était un tyran impitoyable, mais il n’était pas une menace immédiate pour la sécurité des USA.
Et maintenant nous voyons les mêmes tactiques d’apeurement et les analogies simplistes répandues à nouveau, cette fois au sujet de l’Iran. Les analogies peuvent être dangereuses ; elles risquent de trop simplifier des situations compliquées, et peuvent conduire à des conclusions erronées. Bien qu’il puisse exister des analogies superficielles entre Hitler et Ahmadinejad, cela ne signifie pas que nous ayons pour seule solution de déclencher la troisième guerre mondiale.
Nous sommes maintenant depuis plus de quatre ans dans une guerre qui a été lancée à cause de fausses peurs et d’ hyperboles effrayantes, et nous voici encore entraînés un chemin par des gesticulations menaçante sans avoir une vision claire de l’endroit où il nous mène.
Comme le philosophe George Santayana l’a dit un jour, « ceux qui ne se souviennent pas du passé sont condamnés à le répéter. » Sommes nous condamnés à répéter cette monumentale erreur qu’est la guerre d’Irak ? Ou le Sénat a-t-il retenu les leçons de l’histoire ?
Chaque jour la confrontation verbale entre les USA et l’Iran parait monter d’un cran. Nous entendons de vagues accusations sur le rôle déstabilisant de l’Iran en Irak, avec bien peu de preuves directes produites pour les étayer. Le Président fait savoir qu’il désire voir une grande partie de l’armée iranienne déclarée organisation terroriste, et au lieu de conseiller la prudence, le Sénat se précipite pour le faire à sa place. J’espère que nous pouvons cesser cette guerre des mots avant qu’elle ne devienne une guerre des bombes.
Nous avons vu le résultat lorsque le Sénat américain accorde à l’Administration le bénéfice du doute : une guerre qui a coûté au peuple américain 600 milliards de dollars, plus de 3,800 morts américains, et plus de 27 000 blessés américains. Une guerre qui a éprouvé notre armée jusqu’au point de rupture. Une guerre dont le commandant en chef de nos forces en Irak, il y a trois semaines, ne pouvait dire qu’elle avait accru la sécurité des USA.
Je crois certain qu’ils sont nombreux - la plupart sans doute - dans cette assemblée à souhaiter que nous ne soyons jamais allés en Irak. Voulons nous marcher comme des somnambules vers une autre confrontation militaire désastreuse avec un tyran du Moyen Orient ?
Nous devons parler directement au gouvernement d’Iran, sans y mettre de conditions préalables ou de restrictions fabriquées, et indiquer que le changement de régime n’est pas notre objectif. Malheureusement, le Président ne semble pas décidé à emprunter cette voie ; nous n’avons eu que deux dialogues, à des niveaux assez subalternes, et ils n’ont porté que sur l’Irak. Un dialogue direct avec la Corée du Nord sur la question qui nous préoccupait le plus - le programme nucléaire nord coréen - a permis les premiers progrès en direction d’une péninsule coréenne dénucléarisée depuis des années. Et pourtant avec l’Iran nous continuons de refuser de discuter des problèmes qui nous concernent le plus, en insistant sur le fait qu’ils doivent d’abord renoncer à leur programme nucléaire. Ce n’est pas une négociation. C’est dicter un ultimatum.
J’accorde qu’aucune option ne devrait être retirée de la table lorsque nous considérons comment traiter toute menace posée par l’Iran. Mais, si le Président conclut, après que des efforts diplomatiques sérieux aient échoué, qu’une attaque est nécessaire, il doit en apporter la preuve devant le Congrès américain et devant le peuple américain. Selon l’article 1, section 8, de la Constitution américaine, seul le Congrès - les représentants élus du peuple - a le pouvoir de déclarer la guerre. Pas le Président.
Le Président a déclaré qu’il pensait que les autorisations d’utiliser la force précédemment promulguées par le Congrès lui donnaient toute autorité pour commencer une nouvelle guerre. Je déclare respectueusement que je suis en désaccord. Il est de notre responsabilité de réaffirmer les pouvoirs accordés à la représentation populaire par la Constitution. C’est là meilleure façon de prévenir une autre énorme erreur au Moyen Orient. C’est le peuple de ce pays qui paye le prix de tels errements de la Présidence. Nous, en tant qu’élus le représentant au Congrès, ne devons pas faillir à notre devoir premier : protéger son intérêt.
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Publication originale Sénateur byrd, Sénat US, traduction Contre Info.