Elle a atteint alors différents dirigeants israéliens : Yitzhak Rabin, Shimon Pérès, Yossi Beilin, Ehud Barak (en voie très nette de guérison)
La "palestinite" est une maladie très répandue chez les dirigeants politiques du monde occidental. Comme elle est communicative, elle peut toucher aussi, parfois, des dirigeants israéliens. Elle se déclenche lorsque les dirigeants susdits songent à laisser un « héritage de paix » et à se doter ainsi d’une image noble à transmettre à la postérité. Lorsqu’une crise de palestinite se déclenche, le malade se trouve pris d’hallucinations qui lui font perdre le sens de la réalité : il prend des terroristes et des assassins pour des interlocuteurs paisibles, il pense que donner davantage d’argent à des escrocs les détournera définitivement de l’escroquerie, il ne perçoit plus la différence fondamentale qui sépare une démocratie d’une dictature.
Il en résulte une obsession redondante : régler le conflit israélo-arabe en demandant des concessions à Israël, et, pour peu que les concessions ne suffisent pas, davantage de concessions encore. L’obsession conduit à une volonté irrépressible d’organiser des rencontres internationales débouchant sur la signature de feuilles de papier, où figurent des mots tels qu’ « accord », « processus », « promesse ». On doit se défier des effets secondaires des crises de palestinite, car ceux-ci peuvent être mortels et déboucher sur des explosions, des meurtres, des attentats-suicides, voire des guerres.
Une grave crise de palestinite a touché divers dirigeants au début des années 1990. Elle a commencé dans l’entourage de Bush père et de James Baker et s’est prolongée, à intervalles réguliers, sous la présidence de Bill Clinton. Elle a atteint alors différents dirigeants israéliens : Yitzhak Rabin, Shimon Pérès, Yossi Beilin, Ehud Barak (en voie très nette de guérison). Ses conséquences ont été la création de l’entité criminelle appelée Autorité Palestinienne, l’abandon du Sud Liban aux mains du Hezbollah, le retrait de Gaza, qui a permis de transformer ce territoire en "Hamastan". Une base arrière terroriste, où islamistes sanguinaires, et non moins sanguinaires, membres de factions dites « modérées » continuent à s’entretuer, sur fond de population croupissant dans la misère, de lavage de cerveau permanent, et de tous les attentats qui ont marqué la « deuxième Intifada ».
George Walker Bush avait tranché avec son prédécesseur en montrant qu’il disposait d’un système immunitaire robuste contre la palestinite. Parlant du Proche-Orient, il s’était prononcé, certes, pour la création d’un « Etat palestinien », mais avait pris soin de stipuler que celui-ci devait être démocratique, et vivre en paix et de manière constructive à côté d’Israël. Ceci équivalait à demander aux dirigeants palestiniens d’accomplir quelque chose d’aussi impensable que - par exemple - tracer un cercle carré. La fin de son second mandat approchant, on peut se demander si l’immunité n’est pas en train de se fissurer. En ce qui concerne Condi Rice, en tous cas, le diagnostic s’impose : crise de palestinite aigue.
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