James B. Lewis NRA Chairman
Nombre de messages : 2051 Localisation : Austin/NY Admirez-vous des politiciens ? : Nathan Sharansky. Date d'inscription : 29/04/2007
Personnage RPG Date de naissance et âge: 29 novembre 1967. 41 ans Religion: Protestante Origine: NY /Austin (TX)
| Sujet: USA : chienlit, irresponsabilité et coups fourrés Mer 5 Déc - 22:40 | |
| USA : chienlit, irresponsabilité et coups fourrés, par Jean Tsadik (MENA)
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Hier, l’Administrateur Mike Mc Connel, le directeur du Renseignement National américain, a modifié pas mal de paramètres stratégiques concernant l’Iran, en rendant publique une Estimation Nationale de Renseignement. Il s’agit d’un document récapitulatif des points de vue de toutes les centrales U.S s’occupant du renseignement, à commencer par la plus célèbre et la plus influente, la CIA.
Cette estimation, longue d’environ huit pages, s’intitule “Iran : Intentions Nucléaires et Capacités”, et, ce qu’elle a de particulier, c’est qu’elle contredit les estimations précédentes, produites sur le sujet depuis plusieurs années. Dans leur document de lundi, les services d’espionnage états-uniens annoncent, en effet, que Téhéran aurait gelé son programme d’armes nucléaires depuis 2003, tout en continuant à enrichir de l’uranium et en restant déterminé à développer de telles armes.
Dans l’estimation précédente concernant la nucléarisation de l’Iran, les centrales U.S qualifiaient d’”effrénée” et d’”inexorable” la course à l’atome à laquelle s’adonnaient les ayatollahs perses.
Avant d’expliquer cette soudaine volte-face, il faut encore préciser que les auteurs du document eux-mêmes qualifient son niveau de certaineté de “moyen à bas”. Dans ces conditions, pourquoi l’avoir rendu public ? D’autant plus – et cela en devient malencontreusement grotesque – qu’il y a cinq semaines à peine, Mc Connel, en personne, exprimait, comme procédant d’une règle, qu’il s’opposait à la publication de ces estimations, et qu’il regrettait la publication des évaluations du renseignement qui avaient précédé la Guerre d’Irak.
Depuis, Mc Connel garde le silence, et laisse le soin à son second, Donald Kerr, de présenter le rapport gênant. Kerr peine et s’embrouille. Il affirme que, depuis 2005, les services avaient toujours pris en compte “le pire des cas”, et que, désormais, ils s’attachent à faire valoir une “présentation plus adéquate de la situation”.
Charabia ? C’est le mot. Car c’est presque uniquement de sémantique qu’il s’agit : d’une part, les espions américains annoncent qu’ils ne saisissent pas bien ce qui se passe en Iran, et de l’autre, ils entendent faire savoir à Messieurs Bush et Cheney qu’ils ne pourront pas compter, cette fois, sur la CIA afin d’obtenir le O.K du Congrès, au cas où ils entendraient engager une opération militaire contre les sites nucléaires iraniens.
La Maison Blanche – placée par ce morceau de papier dans une situation très inconfortable, elle qui passait son temps à pousser ses alliés vers une attitude ferme à l’encontre de Téhéran – a copié le message des chefs barbouzes 5 sur 5. George W. Bush a surtout compris que ces gens ne l’apprécient décidément pas du tout, et qu’ils attendent, avec impatience, de découvrir la tête du prochain président, si possible un Démocrate. Ce qui rappellera aux lecteurs de la Ména les articles de Laurent Murawiec à ce sujet, lui qui critiquait Bush pour n’avoir pas su, à temps, écarter ses ennemis au sein de son administration.
La Maison Blanche a compris, certes, mais ce n’est pas le plus grave : les chefs de la République Islamique, qui ont également accès à Internet, y ont également découvert la nouvelle estimation, et ils n’ont pas mis long à établir, puis à appliquer les conclusions qui en découlent.
C’est là que l’on peut parler d’irresponsabilité, de la part des chefs des renseignements US. Car ces derniers, de par les formulations incluses dans leur texte, ont informé les adversaires des Etats-Unis qu’ils ignoraient le statut exact de leur effort nucléaire. Qui plus est, Mike Connel et ses camarades ont, dans les faits, pratiquement condamné le recours de leur pays à la force, en cas d’échec de la voie diplomatique.
C’est toute l’Intelligence d’un Etat qui s’affaire à affaiblir sa capacité de manœuvre. Tout le contraire de sa fonction première, sa raison d’être. L’Amérique est aujourd’hui la risée des apparatchiks islamistes, dans les travées du pouvoir à Téhéran. Comment le grand Satan peut-il être aussi sot, se sont demandés les Mollahs, en se frappant sur les cuisses. Car le fait de savoir, avec un “haut à très haut degré de certitude”, que Bush ne pourra – en aucune circonstance – mettre ses menaces d’intervention à exécution, modifie – vous l’imaginez bien -, considérablement les données stratégiques et tactiques du problème, et renforce proportionnellement la détermination de Mahmoud Ahmadinejad et de ses pairs d’obtenir l’arme atomique. Cette tentative, en l’espace d’une nuit, est devenue, pour eux, nettement moins périlleuse
A Washington, le conseiller du président pour les affaires de sécurité, Stephen Hadley, forcé de présenter l’estimation, n’a pas dû en mener large, lorsqu’il a balbutié : “Cette estimation ouvre du champ à l’espoir que le problème puisse être solutionné diplomatiquement, sans recours à la force, comme l’Administration s’emploie à le faire”.
Diplomatiquement ? Pour quoi faire, désormais, se disent les Perses. A l’instar de leur nouveau vice-ministre des Affaires Etrangères, Saeed Jalili, qui rencontrait Javier Solana, de l’UE, ce dimanche à Londres. Nul doute que Jalili était déjà au courant de l’estimation, car on parle de son contenu depuis déjà plusieurs jours.
Solana-le-positif, toujours une formule optimiste en réserve dans son chapeau haut de forme, n’a rien trouvé d’autre que “désastreux” pour qualifier l’entretien. D’après le NYT, Jalili a froidement déclaré à Solana : “Tout ce qui est passé est passé, avec moi, on recommence tout depuis le début”.
Javier Solana, sous le choc, bredouilla quelque chose du genre “tiens, moi qui pensait que nous allions poursuivre les discussions…”, sans se faire plus civil, le Persan fit savoir à Solana “qu’il pensait faux”. Et Jalili termina en disant que son pays ne reconnaissait plus qu’un seul interlocuteur, l’Agence Internationale de l’Energie Atomique, avec laquelle, précisa le vice-ministre, l’Iran a réglé tous ses problèmes.
Pendant ce temps, de l’autre côté de la Manche, à Paris, se déroulait un meeting afin de décider des nouvelles sanctions à appliquer à Téhéran… pour qu’il abandonne son programme d’enrichissement de l’uranium. Difficile même de demander des sanctions, après la publication de l’estimation…
Les membres permanents du Conseil de Sécurité ne sont d’ailleurs pas parvenus à s’entendre. Ceci laisse augurer des fissures dans l’entente euro-américaine, sans que le présent Bush n’ait, en définitive, décidé de quoi que ce fut. Car, on peut le souligner, l’Europe et les USA n’encourent pas du tout le même genre de menaces de la part de l’Iran. L’Amérique, en effet, a développé à temps un système de missiles-anti-missiles qui la met à l’abri des fusées et de la bombe iraniennes pour au moins dix ans.
La situation est fort différente en Europe : la Russie s’oppose toujours au déploiement du bouclier américain en Pologne et en Tchéquie. D’autre part, les missiles balistiques iraniens, qui devraient être opérationnels courant 2009, en même temps que la bombe, selon les experts israéliens, au demeurant fort peu impressionnés par l’estimation, possèdent l’Europe dans leur rayon d’action, non l’Amérique. Voilà qui génère une importante inégalité face au danger, inégalité qui ne manquera pas d’alerter les leaders européens, qui doivent désormais penser le problème iranien de manière beaucoup plus indépendante.
A Jérusalem, dans l’Etat que le président iranien a promis d’anéantir en premier lieu, on comprend, depuis ce matin, que l’on risque fort d’avoir, à nouveau, à assurer seuls la voirie du monde démocratique. Le meilleur analyste stratégique israélien, le ministre de la Défense Ehoud Barak, a énoncé, à la radio nationale, que, “selon nos informations, l’Iran avait probablement repris son programme d’armes atomiques”.
Barak a, par ailleurs, souligné que le rapport des services américains avait été réalisé “dans des conditions de haute incertitude”. Il a également entériné la conception selon laquelle l’estimation réduisait les chances d’une frappe militaire américaine contre l’Iran en 2008.
Le ministre israélien de la Défense a ponctué son intervention radiophonique de façon très vive, déclarant que “nous ne pouvons nous permettre de nous reposer simplement à cause d’un rapport de renseignement de l’autre côté de la terre, même s’il vient de nos plus grands amis”.
En fait, Israël constate froidement, l’Europe le fera dans quelques jours à son tour, que le programme nucléaire iranien a perdu sa dimension d’urgence suprême, sur les bords du Potomac. Selon l’estimation, réalisée conjointement par les 16 agences du renseignement US, les actes de l’Iran seraient “rationnels”, et conduits dans un souci “de coût et profit (sic !)”, et non par une pulsion irrésistible et dénaturée de se doter de la bombe, sans se préoccuper de toutes les conséquences.
En Israël, le gouvernement et les analystes ne sont peut-être pas entièrement convaincus que les espions américains sont au courant de ce qui se trame réellement à Téhéran. Et c’est, bien sûr, un doux euphémisme destiné à ne pas se brouiller avec des amis fidèles.
Ici, on sait que, si rien n’est entrepris, les Ayatollahs aux aspirations génocidaires de Juifs et autres mécréants posséderont, plus que probablement, la Bombe et les fusées pour la rendre opérationnelle en 2009. Aux Etats-Unis, nos confrères analystes pensent que ça pourrait aussi bien se passer autour de 2015.
Mais ici, cette fois-ci, on préfère être prudent, sûr qu’on est qu’un monde avec un Iran nucléarisé ne serait plus vivable longtemps. Parce que, aussi, nous avons, dans notre histoire récente, déjà payé cher une erreur existentielle de six ans.
Evidemment ce rapport ( dont le niveau de certitude est quasi nul ) a ete bien acceuillit par tous les antis Bush rongés par la propagande Iraniene , et communiste de Cuba et du Venezuela . Ils ont savourés ce moment autant que les Iraniens eux memes . Israel sera en premiere ligne et les Europeens ont plutot interret à oublier les Americains sur ce coup ci qui sont trop occupé à taper sur Bush qui n'a pas su faire le menage dans sa propre administration . | |
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Georges D. Nightmare
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| Sujet: Re: USA : chienlit, irresponsabilité et coups fourrés Jeu 6 Déc - 13:04 | |
| - jed bartlet a écrit:
- amaninedjad a dit que le raport us était la victoire du peuple iranien cela dit l'iran est plus dangereuse que l'était l'irak de sadam
Personnellement, je ne crois absolument pas aux menaces d'atomisation par les Iraniens. Ce que les Iraniens veulent c'est en quelque sorte jouer le role de grande puissance dans la région et de puissance influente. Et c'est précisément ce role que veut leur dénier Bush et les Israeliens. Voilà le vrai enjeu. Les Iraniens ne sont pas plus stupides que les autres peuples et n'iraient surement pas atomiser Israel en sachant pertinemment qu'ils se feront atomiser en retour, il faudrait vraiment etre débile pour faire ça. En revanche, la bombe leur confère (comme aux autres nations qui l'ont) la dissuasion. Alors je ne vais pas m'apesantir sur la véracité ou le degré de confiance de ce rapport (je pense que la CIA est assez pointue pour savoir de quoi elle parle, d'ailleurs l'agence savait très bien avant l'invasion de l'Irak qu'il n'y a avait pas d'ADM) : je pense que nombres de gens raisonnables au congrès, au pentagone etc... savent très bien que les USA iraient trop loin dans une guerre contre l'Iran (militairement et diplomatiquement), que les USA n'en ont pas les moyens militaires et financiers de renverser le régime des ayatollahs, et qu'on risque d'entrer dans une spirale qui peut aboutir a un conflit beaucoup plus grave. Ces gens là pensent (à raison) que le danger n'a rien d'imminent et que la menace peut etre enrayé par l'action diplomatique surtout si la prochaine administration change de stratégie (si on abandonne cette volonté d'empecher les ambitions Iraniennes). Ce rapport finalement est un outil qui leur permet de faire ce qu'il y a de plus sage : attendre le changement de pouvoir pour partir sur de nouvelles bases. C'est à mon avis maintenant que les neo cons risquent d'etre les plus dangereux : je me demande de quel coup fourré ils sont capables pour rester au pouvoir et continuer à appliquer leur stratégie | |
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Georges D. Nightmare
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| Sujet: Re: USA : chienlit, irresponsabilité et coups fourrés Jeu 6 Déc - 20:14 | |
| - James B Lewis a écrit:
- Les services de renseignement ne sont pas sur de ce qu'ils publient et pourtant ils le font , Nightmare tu y vois une bonne intention et comme les Iraniens tu cris victoire . Je te conseil de ne pas trop t'emballer , Les Israeliens n'y croient pas du tout , les Français n'ont pas l'air d'y faire attention , et Bush campe sur ses positions , et la CIA semble gené par ce rapport apres coup . Tout le monde se rend compte que c'est monté sur du vent et tout le monde sait tres bien que ce rapport n'est que le fruit d'un conflit interne .
Admettons qu'il y ait un doute qui subsiste sur l'intention des Iraniens de construire la bombe. Peut on avec un doute pareil et une menace pas imminente les attaquer ? Je ne crois pas. EN outre, comme je l'ai dit les motivations de cette peut etre future guerre sont tout autres que le risque de la bombe elle meme. Enfin, le pentagone estime que cette guerre mettrait les USA dans une situation intenable voire à risque. Et puis franchement Bush a dejà mis assez le bordel comme ça au moyen orient, au pakista etc... Il n'y a pas de raisons d'attaquer l'Iran à l'heure actuelle hormis les raisons inscrites sur l'agenda des neo cons et qui sont cachées au publique. Rapport ou pas ça ne change rien | |
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