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 Bush, menteur pathologique ou suprême imbécile ?

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Georges D. Nightmare

Georges D. Nightmare


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MessageSujet: Bush, menteur pathologique ou suprême imbécile ?   Bush, menteur pathologique ou suprême imbécile ? Icon_minitimeDim 9 Déc - 20:24

Keith Olbermann : Bush, menteur pathologique ou suprême imbécile ?
9 décembre 2007

Le rapport des agences de renseignement US apporte un démenti massif à ceux - de part et d’autre de l’Atlantique - qui tentaient de préparer les opinions à un scénario à l’irakienne dont la nouvelle cible serait l’Iran. Sa publication est porteuse de bonnes nouvelles pour la paix dans le monde. Mais elle soulève aussi des questions. Pourquoi certains dirigeants occidentaux, au premier rang desquels le président Bush, ont-ils continué à agiter une menace qui s’avère inexistante ? Le chroniqueur de MSNBC mène l’enquête et dresse un acte d’accusation impitoyable. Depuis août, Bush savait. La preuve ? Son discours, toujours aussi apocalyptique en apparence, s’est subtilement déplacé dans sa façon de qualifier le programme iranien entre le 6 et le 9 août. Video et transcription VF.


Keyth olbermann, MSNBC, 6 décembre 2007

Il y a peu de choix plus terrifiant que celui que nous a laissé M. Bush ce soir.

Nous avons soit un président qui est trop déloyal pour s’empêcher d’évoquer la troisième guerre mondiale au sujet de l’Iran, près de six semaines après qu’il eut connaissance que cette analogie serait une invraisemblable hyperbole irresponsable, ou nous avons un président trop supérieurement stupide pour ne pas avoir demandé, lors de ce qui apparaît maintenant une série d’opportunités de le faire, si les légendes qu’il a créée ou qu’on lui a fourni étaient toujours plausibles, ne serait-ce que de façon infime.

Un président menteur pathologique ou un idiot en chef. C’est le scénario de cauchemar de science politique fiction : un instant critique dans notre histoire, et selon la réponse, un président manifestement indigne de sa fonction, avec derrière lui un vice président va-t-en guerre, qui voit un monde que lui seul perçoit ainsi.

Après l’annonce faite par Dana Perino, la porte parole de la Maison Blanche, la nuit dernière, la chronologie est claire et sans échappatoire.

En août, le président a été averti par le major d’homme du renseignement qu’il s’est choisi, Mike Cornell, un inflexible pessimiste qui voit toujours plus de nuages noirs que d’éclaircies, que ce que « tout le monde croyait » au sujet de l’Iran serait en fait des foutaises.



Mais le 17 octobre, le président déclare de l’Iran et de son président Ahmadinejad :

« J’ai déclaré que si vous souhaitez éviter la troisième guerre mondiale, il semblerait que vous devriez être intéressé à les empêcher d’obtenir le savoir nécessaire à la production d’une arme nucléaire. »

Ou était-ce, Monsieur, pour effrayer les américains ?

Est-ce que la réalité de l’Iran n’entrerait pas en ligne de compte ? L’avez-vous seulement griffonné dans la case blanche prévue à cet effet dans le formulaire que vous avez déjà utilisé pour nous effrayer au sujet de l’Irak ?

En août, n’importe quel commandant en chef disposant de ses capacités intellectuelles, ou incorruptible, ou les deux, Monsieur, aurait fait appel à la qualité la plus importante requise pour ce job : la souplesse d’esprit.

Un homme brillant, ou un homme honnête, se serait rendu compte immédiatement après la réunion avec McConnell, que le seul vrai danger au sujet de l’Iran était celui du dégât pouvant résulter d’un président ridicule et tonitruant, incapable de se contrôler, sans autre raison que sa propre hystérie et ses propres illusions d’omniscience.

Il ne s’agit pas de Mahmoud Ahmadinejad, Monsieur Bush.

Le président ridicule, c’est celui, Monsieur, que vous voyez dans le miroir.

Et l’esprit s’affole à la pensée d’un vice président parfaitement informé sur le nouveau rapport du renseignement voila deux semaines, informé que l’Iran a abandonné ses projets de menace imminente depuis quatre ans, et qui n’a jamais songé à le notifier à son patron.

Bien que cela soit pratiquement oublié aujourd’hui, durant la présidence Reagan, il était largement admis qu’il n’était guère plus qu’un homme de paille pour ceux qui tiraient les ficelles dans l’ombre.

Aujourd’hui, comme ce remarquable dernier méfait historique en date le prouve, il est évident que Dick Cheney est le ventriloque de ce président, ou tout au moins le croit-il.

Quel serviteur de l’état durant les 42 présidences précédentes aurait pu retenir une information aussi urgente et d’une telle importance, puis retourner à son bureau le lendemain matin au lieu de se retrouver devant une commission d’enquête du Congrès ou un procédure criminelle ?

Monsieur Bush, si vous pouvez encore nous entendre, si vous ne vous êtes pas mis d’accord pour un scénario où Dick Cheney joue le premier rôle et vous les utilités, vous devez vous affranchir vous-même. M. Cheney a usurpé vos pouvoirs présidentiels, vous a mis à l’écart du circuit des informations, et vous a entraîné vers un style de présidence sans précédent, où les faits sont optionnels, ou les services de renseignements valent moins que l’intuition, et où le commis fait tourner la boutique.

Le problème, Monsieur, c’est que le commis vous vole et vole le pays.

Il ne vous dépossède pas seulement en terme d’argent, M. Bush, mais plus important encore, de nos traditions, que nous avons maintenues avec droiture à nos risques et périls, depuis des siècles : l’honnêteté, la loi, la force morale.

M. Cheney a concouru, Monsieur, à rendre votre gouvernement semblable à ceux que nous avons vu entre les années 1860 et 1880 [1] . Ceux qui ont abandonné la Reconstruction, et renvoyé le pays en arrière, vers le pire, l’apartheid américain.

Grant, Hayes, Garfield, Arthur, Cleveland - des présidents dont le souvenir est celui de l’échec, M. Bush.

Des présidents dont on ne se souvient uniquement à cause de ceux qui s’y sont opposés, et à qui l’histoire a donné raison.

Grant, Hayes, Garfield, Arthur, Cleveland... Bush.

Nous pourrions peut-être considérer ce président comme hors-jeu, voir en lui une marionnette ou un idiot.

Mais l’étude de la transformation de son vocabulaire sur l’Iran prouve que même s’il n’y excelle pas, il est lui-même un manipulateur, abusant machiavéliquement de la crédulité de ceux qui l’écoutent.

Le vocabulaire utilisé par Bush a été analysé par Dan Froomkin sur le site web du Washington Post.

C’est stupéfiant.

31 mars : « L’Iran tente de développer une arme nucléaire »
5 juin : la « poursuite [d’un programme ] d’armes nucléaires » par l’Iran
19 juin : « les conséquences pour le gouvernement iranien s’il continue à poursuivre [un programme ] d’arme nucléaire »
12 juillet : « le même régime en Iran qui poursuit [un programme] d’arme » nucléaires »
6 août : « c’est un gouvernement qui a affirmé son désir de construire une arme nucléaire »

Vous remarquez un schéma ?

Tenter de développer, poursuivre ou construire une arme nucléaire.

Puis, quelque part entre le 6 et le 9 août, ces termes disparaissent subitement, mais si subtilement que c’est seulement rétrospectivement que nous pouvons voir que quelqu’un a prévenu le président, non seulement qu’il s’est aventuré trop loin sur le chemin de l’évocation de la terreur, mais qu’il n’y peut-être même pas de chemin du tout.

Mc Commell ou quelqu’un d’autre doit l’avoir informé.

9 août : « Ils ont exprimé leur désir d’être capables d’enrichir l’uranium, ce que nous pensons être une étape en direction de l’obtention d’un programme d’armement nucléaire. »
28 août : « La recherche active par l’Iran d’une technologie qui peut conduire aux armes nucléaires »
4 octobre ; « vous ne devriez pas avoir le savoir faire pour construire une arme [nucléaire] »
17 octobre « jusqu’à ce qu’ils suspendent et/ou rendent clair qu’ils, que leurs déclarations ne sont pas vraies, ouais, je crois q’ils veulent avoir la capacité, les connaissances afin de construire une arme nucléaire. »

Avant le 9 août, c’est : tenter de développer, poursuivre ou construire une arme nucléaire.

Après le 9 août, c’est : Désir, poursuivre, vouloir.... La connaissance, technologie, savoir faire, pour enrichir l’uranium.

Et nous devrions croire, M. Bush, que le rapport du NIE cette semaine dit que les iraniens ont suspendu leur programme d’armement nucléaire en 2003...

...Que vous avez parlé des iraniens suspendant leur programme nucléaire le 17 octobre.

Et qu’il s’agit juste d’une coïncidence ?

Et nous devrions croire, M. Bush que personne ne vous a rien dit avant la semaine dernière ?

Votre insistance a affirmer que vous n’avez pas été informé par le NIE avant la semaine dernière peut être légalement justifiée, par la définition formelle de ce que c’est que d’être informé, mais il ne s’agit pas là, en substance, d’une question formelle, mais de la menace d’une guerre nucléaire.

Légalement cela peut vous éviter un procès pour crime en temps de guerre, mais éthiquement, c’est un mensonge.

C’est indéfendable.

Vous avez continué à hurler des menaces au téléphone pendant près de quatre mois après que le gars à l’autre bout du fil avait raccroché.

Vous êtes, M. Bush, un fieffé menteur.

Et plus encore, vous nous avez appris que John Bolton et Norman Podhoretz et les éditorialistes du Wall Street Journal sont aussi de fieffés menteurs.

Nous devrions croire que la communauté du renseignement, ou le Département d’Etat, aurait dénaturé les faits bruts sur l’Iran, minoré et falsifié la menace nucléaire iranienne pour vous mettre en mauvaise posture ?

Et vous les auriez laissé vous mettre en mauvaise posture ?

Non seulement vous saviez tout ceci au sujet de l’Iran depuis début août, mais vous saviez également que c’était exact.

Et au lieu de partager ces bonnes nouvelles avec le peuple, dont vous avez de toute évidence oublié que vous le représentez, vous avez uniquement subtilement adapté votre façon de terroriser ce peuple, pour couvrir légalement vos arrières.

Et vous avez comblé le vide du dossier en utilisant des évocations horribles, comme le 28 août, lorsque vous parliez « d’holocauste nucléaire » ou le 17 octobre, de « troisième guerre mondiale. »

Mes chroniques, M. Bush, sont souvent présentées comme de simples répétitions de la phrase « George Bush n’est pas fait pour la fonction de président »

Et bien, savez vous, ce soir,

piégé par vos propres déclarations, condamné par vos propres mensonges délibérés...

Vous n’êtes pas, Monsieur, fait pour la fonction de président.


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Publication originale MSNBC, traduction Contre Info
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