Inflation supérieure à celle de la zone euro, chômage en progression, moteur du bâtiment grippé, déficit commercial de plus au plus profond ... bref, rien n'est rose désormais autre que la couleur de son parti avec lequel a été reconduit Zapatero à la tête du gouvernement aux législatives espagnoles de dimanche dernier.
Et le Premier ministre n'est pas dupe puisqu'il annonce en conférence de presse que cette législature aura pour objectif de redonner l'impulsion économique.
Un double défi pour l'Espagne avec une croissance en berne et de moins en moins de création de richesses.
Après une décennie euphorique qui l'a propulsée dans la cour des grands pays européens, l'Espagne est en train de flancher, sous l'effet conjugué du contexte international et de la fin du boom de la construction.
De plus, l'inflation est bien là. Dopé par le pétrole et les produits alimentaires, l'indice des prix a fortement augmenté ces derniers mois (4,4% sur un an en février), suscitant la grogne de ménages déjà très endettés par leurs emprunts immobiliers et qui peinent à boucler leurs fins de mois.
Pendant la campagne électorale, la droite a largement attaqué le gouvernement sur l'envolée du prix du lait ou des fruits, un paradoxe pour ce pays verger de l'Europe.
Enfin, le chômage en train de repartir à la hausse. Des légions de travailleurs du bâtiment, dont de nombreux immigrés, laissés sur le carreau par le ralentissement du secteur, gonflent les chiffres des sans-emplois, après des années de frénésie où les bétonneuses fabriquaient le miracle économique.
Zapatero promet qu'il orientera son action jusqu'à créer deux millions d'emplois d'ici à 2012.
Mais pas si simple. Car la solution ne dépend pas directement du gouvernement, car c'est le secteur privé qui crée le travail. Enfin, il pourrait aussi compter sur des baisses d'impôts mais autre dilemne, car on risque le déficit budgétaire.
La troisième solution, proposée par le commissaire européen à l'Economie, l'Espagnol Joaquin Almunia, c'est de maintenir sa politique de rigueur et ne pas détruire un des excédents budgétaires les plus importants de la zone euro.