A Rome, Mahmoud Ahmadinejad poursuit ses attaques contre IsraëlReuters
L'Europe subit le poids économique et politique du régime sioniste et de ses mensonges, a affirmé mardi le président iranien Mahmoud Ahmadinejad, à son arrivée à Rome pour le sommet de la FAO sur la crise alimentaire mondiale.
Quelques heures plus tard, lors d'une conférence de presse, il a renchéri en déclarant que cette disparition de l'Etat juif interviendrait "avec ou sans la participation" de l'Iran à ce processus.
"Cela se produira, que nous y soyons pour quelque chose ou pas", a-t-il martelé.
La veille, à Téhéran, il avait prédit une nouvelle fois la disparition prochaine de l'Etat d'Israël et du "régime criminel et terroriste sioniste qui a derrière lui soixante ans de pillages, d'agressions et de crimes", ainsi que la destruction du "régime satanique des Etats-Unis".
Ahmadinejad effectue à Rome sa première visite en Europe occidentale depuis son élection à la présidence iranienne, en août 2005.
Interrogé à son arrivée à l'aéroport de la capitale italienne par un journaliste sur ses dernières déclarations concernant Israël, il a répondu que ses propos étaient "appréciés par les gens qui veulent se libérer du fardeau sioniste".
"Les peuples européens ont terriblement souffert des sionistes et aujourd'hui le poids tant politique qu'économique de ce régime artificiel repose sur les épaules de l'Europe", a-t-il ajouté.
La venue du président iranien au sommet de la FAO, l'agence onusienne pour l'agriculture et l'alimentation, embarrasse certains participants et aucune rencontre bilatérale n'est officiellement prévue.
Le Vatican a rejeté une demande d'audience privée avec le pape Benoît XVI, qui a d'ailleurs décidé de ne rencontrer aucun chef d'Etat présent à cette conférence.
VERS LA DESTRUCTION DE LA "PUISSANCE SATANIQUE"
Une quarantaine de membres de la communauté juive de Rome, agitant des drapeaux israéliens et scandant "Israël, Israël", ont été bloqués par la police alors qu'ils se dirigeaient vers le siège de la FAO pour dénoncer la venue du dirigeant iranien, arrivé sous bonne escorte.
Lundi, recevant des invités étrangers à l'occasion du 19e anniversaire de la mort de l'ayatollah Rudollah Khomeini en juin 1989, Ahmadinejad avait affirmé que le "régime sioniste" avait "atteint le terme de son oeuvre et disparaîtra prochainement des cartes géographiques".
S'en prenant aux Etats-Unis, il avait estimé que la phase de déclin et de destruction de la "puissance satanique" avait bel et bien commencé, ajoutant : "La cloche du compte à rebours de la destruction de l'empire de la force et de la richesse a commencé de sonner."
En 2005, Ahmadinejad avait déclaré qu'Israël serait "rayé de la carte", déclaration qui avait soulevé un tollé à travers le monde.
A New York, Ronald S. Lauder, président du Congrès juif mondial, a annoncé qu'il avait protesté auprès des Nations unies et du gouvernement italien contre la présence du président iranien à Rome.
Washington s'est indigné des derniers propos d'Ahmadinejad. Dana Perino, porte-parole de la Maison blanche, a estimé que de telles déclarations étaient "le type même de rhétorique qui ne sert qu'à isoler davantage le peuple iranien".
Le porte-parole du département d'Etat, Sean McCormack, a dénoncé pour sa part "le vitriol haineux émanant une fois de plus du président Ahmadinejad".
Version française Guy Kerivel