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 Ahmadinejad tente de renforcer sa position

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Alan Kholmes
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Alan Kholmes


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MessageSujet: Ahmadinejad tente de renforcer sa position   Ahmadinejad tente de renforcer sa position Icon_minitimeSam 27 Oct - 16:03

Officiellement, pour Téhéran, la visite du président iranien en Arménie s'est déroulée comme prévue. Pourtant, la déclaration d'officiels arméniens faisant état d'un retour précipité de Ahmadinejad en Iran, mardi 23 octobre, dû à "la situation intérieure iranienne", a relancé les spéculations sur les querelles internes du régimes iranien.

D'autant que ce retour intervenait trois jours après la démission du négociateur sur le dossier nucléaire, Ali Larijani, remplacé par un diplomate proche du président, Saïd Jalili, ancien pasdaran comme lui et partisan d'une ligne dure.

Pour les analystes, le guide suprême, Ali Khamenei, qui a le dernier mot sur le nucléaire, a arbitré - provisoirement du moins - en faveur de la faction "ultra" du populiste Ahmadinejad. Non que Larijani, conservateur lui-même, ait été moins "dur" que le président, mais son approche "réaliste" ne coïncidait plus avec la vision jusqu'au-boutiste d'un "train nucléaire lancé à toute vitesse et auquel on aurait retiré les freins", soutenue par le président.

Ce départ a-t-il exacerbé les tensions entre "faucons et faucons radicaux", selon le mot d'un éditorialiste iranien, au moment où la perspective de nouvelles sanctions rend le régime nerveux ? Initiative inhabituelle, 183 députés conservateurs ont écrit une lettre louant l'action de Larijani.

Quant au conseiller diplomatique du guide, Ali Akbar Velayati, il a montré sa réprobation : "Dans la situation sensible actuelle sur le nucléaire, il aurait mieux valu que cela n'arrive pas ou qu'on l'empêche."

Cette brêche dans le front conservateur vient mal à propos pour Ahmadinejad, déjà confronté au mécontentement populaire. L'Iran flirte avec une croissance à 6 % par an, mais le président, qui, revenant aux idéaux révolutionnaires, avait promit "d'apporter le pétrole à la table des iraniens", leur a surtout servi une inflation galopante (estimée à 20 %), des loyers en hausse et de longues queues pour se procurer l'essence rationnée.

Dans une lettre ouverte, en mai, 57 économistes avaient dénoncé les dérives populistes de la gestion économique qui ont vu le gouvernement puiser dans le fond stabilisation du pétrole pour subventionner des projets parfois contestables. Les sanctions internationales ont fait le reste.

Le tabou sur le sujet a sauté : l'ex-négociateur nucléaire, Rohani, a confié au quotidien Etemad-e-Melli : "les effets des sanctions se voient. Notre situation s'aggrave de jour en jour."

COMMENTAIRE SIBYLLIN

Sur la défensive, le président a opéré une reprise en main, plaçant, en août, des fidèles à la présidence de la banque centrale, au ministère du pétrole et à celui de l'industrie. Il vient aussi de nommer un autre de ses proches, Ali Reza Afshar, au ministère de l'intérieur, où il aura un poste-clé pour l'organisation des élections législatives du 14 mars 2008, qui s'annoncent délicates pour les partisans du président après leur échec aux municipales de 2006.

L'opinion, l'université surtout, semble échapper au contrôle du régime. La répression s'est accentuée. Aprés des premières contestations en octobre, des centaines d'étudiants ont protesté, dimanche, à l'université Amir-Kabir à Téhéran. "Mort au dictateur", disaient les pancartes.

Le pragmatique Rafsandjani, l'ex-président de la République revenu en force après la victoire de ses partisans, alliés au réformateurs, aux municipales et accession à la tête de ce rouage important qu'est l'Assemblée des experts, en a profité pour fustiger le gouvernement "On ne peut enfermer la pensée des gens avec des régimes dictatoriaux."

Le "renforcement" du président est il solide ? En butte aux dissensions des conservateurs et à la méfiance de religieux qui estiment que trop de fondamentalisme peut nuire à la survie mêm du régime, il n'est là que par la volonté du guide, estiment les commentateurs. Lequel a eu ce commentaire sibbyllin, il y a 2 jours : "Je soutiens ce gouvernement, mais ça ne veut pas dire que j'approuve tout ce qu'il fait."

"Peut-être l'utilise-t-il pour explorer jusqu'au bout la confrontation actuelle, confie un diplomate iranien. Si tout s'effondre, Ahmadinejad sera seul responsable, le guide l'écartera."

Source : Le Monde
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