Interview de Neymare

Bill O'Malley : Mr Neymare bonsoir,

Vous avez décidé de vous présenter aux primaire du Parti Démocrate. votre programme est très complet pour cette électin. C'est rare, très rare, mais cela satisfait un journaliste comme moi.

Cependant, lorsque je vois un programme aussi complet, j'ai presque l'impression de me retrouver face à un candidat pour le poste de gouverneur d'un Etat. Ne pensez-vous pas que, conformément à notre constitution, le pouvoir Fédéral doit être limité, tandis que le pouvoir des Etats doit être renforcé ?

Neymare : Bonsoir Bill, merci de m'accorder cet interview.

C'est en effet un programme qui essaie de traiter les principales préoccupations des Américains, et les grands défis qui nous attendent dans les années à venir pour redonner à l'Amérique sa place prépondérante en tant que superpuissance dans le monde.

Ce programme est néanmoins susceptible d'évoluer et n'est en aucun cas figé. Vous aurez remarqué que certaines propositions sont audacieuses dans l'Amérique d'aujourd'hui : ainsi par exemple la peine de mort.
Mon ambition n'est pas de substituer le gouvernement Fédéral aux états dans ce genre de décision mais plutot d'engager une réflexion et des débats :
ainsi je n'imposerai pas aux états une abolition formelle de la peine de mort : ce serait faire abstraction de la diversité de vue des populations dans ces différents états. Il en est de meme d'autres sujets de société tel que le mariage homosexuel. Mon but est plus de faire évoluer les mentalités que d'imposer mes vues.

En revanche, il est des sujets qui nécessitent, à mes yeux, un effort coordonné par l'état et ne peuvent faire l'objet de variabilité géographique : les mesures visant à lutter contre l'effet de serre par exemple, le système de santé, le controle des armes, les mesures pour la démocratisation de l'enseignement, l'immigration ou l'imposition sont des sujets qui requiert un consensus national et dont l'application ne peut etre laissé au libre arbitre des états.

BO : Okay. Prenons alors des sujets concrets. Sur l'imposition par exemple. Vous savez que en moyenne, les deux tiers des impôts payés par les Américains sont versés directement à Washington. A ce sujet, trouvez vous donc que Washington DC impose trop, et qu'il faut donc diminuer les dépenses ?

N: En ce qui concerne les impots je pense qu'ils sont mal utilisés : si vous prenez en compte le cout exhorbitant de la guerre en Irak, de la reconstruction, de l'argent que se mettent dans les poches les proches du pouvoir, effectivement ça fait mal de voir tout cet argent public partir en fumée.
Surtout que le cout de cette guerre a ralenti des programmes sociaux indispensables ainsi que des dépenses en infrastructure qui le sont aussi : je pense notamment à ces digues de la nouvelle Orléans dont le budget a été dévié vers l'Irak : on voit le résultat que ça a donné.
Mon avis est que l'argent public lorsqu'il est mal utilisé fini par couter encore plus cher au contribuable.
Je ne suis toutefois pas d'avis d'augmenter les impots, mais ils seront utilisés de façon à combler les lacunes sociales et infrastructurelles découlant du précédent mandat et non pas dans des guerres stériles ou des dans le financement d'une improbable guerre des étoiles.





BO :
En clair, vous etes dans l'opposition radicale à une politique européenne qui pense que l'impot et le financement public est a réponse à tout...

N : Oui, tout à fait : plus il y a d'impots plus la machine économique est ralentie. C'est ce que l'on observe typiquement en France, ou le pouvoir d'achat est faible, et ou les entreprises n'embauchent pas en raison de charges très élevées : par conséquent la croissance est faible.

L'état n'a pas à disposer de l'argent du contribuable de façon irresponsable : il est cependant évident qu'une partie de cet argent doit aller à la solidarité envers les plus démunie mais pas dans de l'assistanat forcené.
EN outre, des charges faibles permet de faire l'impasse sur les subventions apportées aux entreprises.
Le moins que l'on puisse faire pour respecter ceux qui travaillent et qui sont ponctionnés est de respecter leur argent en le gérant de façon saine et pas en dépensant des milliards dans des guerres aventureuses.

BO : Je suis on ne peut plus en accord avec votre volonté de respecter les fonds de nos compatriotes. Cependant, je ne comprend pas réellement quel est votre volonté sur ce domaine. Comment allez vous concrètement mettre en place ce système sans assistanat ?


N : En fait, je vais fournir des subventions là ou les déficits crééent un probleme pour notre système :

- l'éducation des plus pauvres qui reste sous financé malgré les promesses de Bush
- la santé : on a vraiment un réel probleme de santé public aux USA où nous nous retrouvons au fin fond des classements mondiaux (parmi les pays industrialisés) concernant notre système de santé, ce qui est intolérable.
- la resocialisation des plus démunis

Il ne s'agit pas d'assistanat mais bien d'aide indispensable dans ces domaines. Alors on pourrait aussi comme le préconisent les républicains laisser tomber cette amérique pauvre pour laisser courrir l'amérique riche qui est le véritable moteur de notre économie. Mais à terme nous en paierons le prix inévitablement : le noyau de notre société et sa force vive doit etre la classe moyenne, c'est elle qui fait vivre notre économie, ne l'oublions pas, car ce sont les plus nombreux.
Plus vous la tirerez vers le bas, comme le fait Bush (diminution de 19% du pouvoir d'achat de la classe moyenne au cours des 5 dernières années), moins votre économie va fonctionner

BO : Mmh... votre analyse me fait réellement sourire vous savez. En effet, vous le savez j'en suis sur en tant qu'homme politique de premier plan, que l'économie Américaine n'a jamais été en aussi bonne santé depuis 40 ans... que nous sommes passés sous la barre des 4,5 % de chômage, et que si la classe moyenne semble avoir perdu du pouvoir d'achat, c'est que les classes les plus pauvres se sont enrichies sous George Bush, et sont donc entrées pour partie dans la classe moyenne... Cela, même le congrès démocrate, et les plus liberals d'entre vous n'osent pas le nier. Même Nancy Pelosi, votre leader à la maison des représentants n'a jamais affirmé le contraire, bien qu'elle prône l'assistanat.

Serez vous le seul candidat Démocrate à suivre le raisonnement du SPUSA ? (Socialist Party USA) Etes vous prêt à assumer une telle position ?


N : Toutes les études économiques ont montré que le fossé se creuse entre les riches et les pauvres. C'est un sujet sur lequel on a dejà discuté par ailleurs : un travailleur sur 3 est victime des bas salaires aux USA.

Il est tout simplement normal que le pays le plus riche du monde ne développe pas un tiers monde en son sein. Et c'est ce qui est en train de se produire avec Bush.
Il existe un indice permettant d'évaluer ce fossé entre les différentes classes sociales : l'indice Gini qui va de 0 (totale équité dans la répartition des richesses) à 1 (totale inégalité).
L'indice de la plupart des pays est compris entre 0.35 et .45 pour les revenus et entre 0.65 et 0.75 pour le patrimoine.
Si l'on compare les indices des USA et du japon on se rend compte que les profils sont tout à fait opposés : 0.55 pour le japon et 0.80 pour les USA. Pourtant il y a autant de riches au japon (en proportion) et leur économie est tout aussi florissante et pourtant les Japonais ne présentent pas ce gouffre dans la répartition des richesses (et ils n'ont rien de socialistes non plus ).
En ce qui concerne l'indice pour les revenus il ne fait qu'augmenter : de 0.38 en 1970 à 0.47 maintenant. La dernière fois que l'on a observé un tel pic c'était lors de la crise de 1929.
Ce véritable apartheid économique ne fait que s'aggrandir et il finira par plomber complètement notre économie si le déficit abysmal qu'a créé l'administration Bush ne l'a pas fait avant.
En fait si notre économie marche fort c'est que nous allégeons notre monture tout en brulant notre carburant beaucoup plus vite que les autres puissances. L'exemple du japon nous montre que l'on peut etre performant tout en maintenant la cohésion sociale

BO : Ah ! Je vois donc que nous tombons bien dans la démagogie d'extrème gauche cher Mr Neymare... Dans une démagogie où pour les Liberals on ne regarde pas la richesse réelle des individus mais l'écart de richesse. Vous ne regardez pas le pouvoir d'achat réel des Américains, mais simplement combien gagnent les plus riches, et combien gagnent les plus pauvres... Et une fois de plus, vous voulez gagner cette élection en vous réappropriant le vote des plus pauvres... Cette démagogie a mené à l'échec nombre de candidats démocrates dans le passé. D'ailleurs vous êtes vous demandé pourquoi le middle west et le centre des USA, régions les plus pauvres, votent toujours Républicains, alors que les régions les plus riches, NYC, Los Angeles, votent en majorité Démocrate ? Cette gauche extrème de notre pays n'a toujours pas compris qu'avec ce discours vous ne gagnerez pas les votes les plus pauvres, car eux s'en fichent de savoir la différence qu'ils ont avec les plus riches. Ils veulent savoir combien ils gagnent. Pas combien ils ont par rapport à d'autres. Vous êtes un démagogue Mr Neymare !


N : Ca n'a rien de démagogue de vouloir avoir une économie et un bilan social sains.
Parce qu'une fois que vos républicains auront fait couler l'économie US à force de creuser la dette et d'affaiblir le dollar il n'y aura plus de différences de classe : il n'y aura plus que des pauvres. Il n'est pas besoin d'etre très doué en économie pour comprendre ça.

Alors en effet je me suis souvent demandé pourquoi les "red necks" du fin fond des USA votaient plus pour les républicains que les cols blancs des grandes villes. Et bien, je pense que c'est simplement qu'ils sont plus faciles à duper et qu'ils gobent plus facilement les discours démago de Bush et consorts. Alors que ceux qui ont un peu plus de 2 de Q.I. iront naturellement voter pour les moins pires, c'est à dire les démocrates.

Alors je vais vous dire une bonne chose : le vote des pauvres ou le vote des riches, je m'en tamponne. Tout ce qui compte pour moi c'est d'établir le programme qui sera à meme de résoudre les problemes sociaux économiques et extérieurs des USA. Pas d'aller faire le kakou pour séduire une poignée de grenouilles de bénitier pretes à croire à l'apocalypse à chaque fois qu'un politicien véreux du gop vient leur chanter sa ritournelle.¨
Au jeu du plus démago, du plus menteur et du plus populiste je ne pourrai jamais battre les républicains.

BO : Cher Neymare je vous remercie... Vous en êtes désormais à insulter les personnes qui ne pensent pas comme vous, je pense que beaucoup de monde saura apprécier cela. vous êtes de ces candidats qui pensez que ceux qui ne votent pas comme vous sont idiots, c'est votre point de vue. Mais sachez que je ne serais pas étonné si vous perdiez toutes vos chances de gagner les primaires Démocrates désormais. Et cela me rassure je vous l'avoue...

Quoi qu'il en soit je vous remercie pour être venu nous voir... Et je vous souhaite bonne chance pour votre campagne.

Et bien sûr pour tout le monde vous pourrez retrouver toutes nos dernières interviews que vous auriez raté sur mon site officiel : http://theomalleyfactor.canalblog.com/