Les services ont rendu public, hier, un rapport très pessimiste sur la situation politique et sur l'avenir de l'équipe au pouvoir à Bagdad.
D'un coté, "des améliorations mesurables mais inégales" en matière de sécurité depuis janvier, "des niveaux de violence insurectionnelle et sectaire" et un gouvernement irakien qui "va devenir plus précaire au cours des 6 à 12 mois à venir". De l'autre, le risque d'un désengagement américain ou d'un changement de tactique qui "éroderait les gains en sécurité obtenus jusqu'à présent". Il n'est pas difficile de voir en quoi partisans et adversaires du renforcement des troupes décidé par Bush en début d'année ont pu faire une lecture diamétralement opposée de l'évaluation rendue publique jeudi par le Conseil national du renseignement, qui regroupe la CIA et quinze autres agences.
Le président, qui a repris ses vacances dans son ranch texan de Crawford, n'a pas réagi personnellement aux commentaires négatifs sur le premier ministre Nouri al-Maliki, dont il s'était fait l'écho mardi.
Un porte-parole de la Maison-Blanche, a concédé mollement que le gouvernement irakien "apprend à gouverner", mais a surtout retenu le tassement des violences sectaires cité dans le rapport, y voyant la preuve que la stratégie du président, qui n'est devenue "pleinement opérationnelle" qu'au milieu de l'été, allait "dans la bonne direction". Autre son de cloche chez le président de la majorité démocrate au Sénat : "Nos troupes sont enlisées dans une guerre civile en Irak et la stratégie d'escalade du président n'a pas donné les résultats politiques qu'il avait promis". Les propos du Sénateur Reid ont été repris par sa collègue Hillary Clinton, favorité parmi les candidats démocrates à la succession de Georges W. Bush :"Nous devons cesser d'arbitrer cette guerre civile et commencer à en sortir maintenant."
Réponse de la Maison-Blanche : le président attendra l'avis des responsable "sur le terrain", c'est à dire la présentation programmée le 11 septembre du rapport des autorités américaines à Bagdad, militaires et civiles. Elle donnera lieu à un débat au Congrès. Mais il y a peu de chance que la situation politique et militaire en Irak se soit améliorée d'ici-là.
Source : Le Figaro.fr