Nous commençons cette semaine la mise en ligne d’une série de textes pédagogiques brefs destinés à défendre une industrie diabolisée, et en bonne partie sinistrée aujourd’hui en France : l’industrie du médicament.
On accuse les entreprises pharmaceutiques de faire des profits immenses, d’exploiter le consommateur de médicaments et les assurances de santé dans le monde développé, et de laisser mourir les populations du monde pauvre. On incite à la consommation de produits génériques et à la fabrication de produits génériques. On remet en cause la notion même de propriété intellectuelle.
On développe ainsi une ignorance d’un certain nombre de faits essentiels.
1-L’élaboration de nouveaux médicaments et leur mise sur le marché coûtent extrêmement cher. Un laboratoire pharmaceutique ne peut investir qu’à condition d’attendre un retour sur investissement. Faute de retours sur investissements suffisants, les laboratoires européens sont en train de péricliter.
2- Sans innovation, dès lors que de nouvelles maladies émergent et que des résistances aux principes actifs se développent, des risques croissants pour la santé des populations ne peuvent que se faire jour.
3- La fabrication de produits génériques est la fabrication de copies et constitue par excellence une activité opportuniste et sans valeur ajoutée, une activité qui, pour exister, a besoin qu’ailleurs, de la recherche et du développement continuent à se faire et trouvent les moyens de se financer.
4-Proposer de disséminer des copies dans les pays en voie de développement sur fond d’irrespect de la propriété intellectuelle équivaut à sacrifier la santé future des populations de la planète entière à un bénéfice présent et bref et repose sur un raisonnement myope. Ce qui se voit, dirait Frédéric Bastiat, c’est le résultat immédiat pour certaines catégories de certaines populations, ce qui ne se voit pas, c’est le désastre à moyen terme pour des gens bien plus nombreux.
5- Parler, ce qui se fait ici ou là, de la recherche pharmaceutique comme d’un « service public » qui devrait reposer sur un financement public équivaut à penser qu’une bureaucratie serait plus à même qu’un entrepreneur de déterminer les secteurs prioritaires en lesquels investir. Il nous semble inutile de revenir sur la supériorité de la libre entreprise sur le planisme et le dirigisme bureaucratique : aucune des sociétés qui ont au cours du vingtième siècle tourné le dos à la libre entreprise n’a produit d’innovation, toutes les sociétés concernées ont débouché sur la stérilité et la pénurie. On ne peut que s’étonner de voir proposer à l’échelle d’un secteur crucial, celui de la santé, des « solutions » qui ont fait la preuve de leur inanité à une échelle plus vaste.
Nous encourageons la diffusion et la reproduction de ces textes aux fins de contrer le délétère simplisme ambiant.
G.M. Institut TURGOT http://www.turgot.org/