Trouvé sur : http://www.objectifliberte.fr/2007/10/le-prix-nobel-e.html
L'attribution du prix Nobel de la Paix 2007 à l'ex vice-président des USA, Al Gore, ainsi qu'au GIEC en tant qu'organisation, apparaît à de multiples points de vue comme une erreur majeure du comité Nobel, dont on se demande quels sont les ressorts qui l'animent.
Selon le communiqué de presse, ce prix est attribué en récompense "de leurs efforts pour constituer et répandre la connaissance scientifique à propos du changement climatique induit par l'homme, et pour poser les fondations des mesures à prendre pour contrer ces changements".
Le comité Nobel remet chaque année des prix scientifiques (médecine, physique, chimie,économie etc...). Il sait donc ce que signifie "bâtir et répandre la connaissance scientifique". On se demande donc avec quel sérieux le dossier du GIEC, et plus encore d'Al Gore, ont été étudiés par cette instance plus que centenaire, car ce que ce monsieur cherche à répandre ne s'apparente en rien à de la connaissance scientifique. Au contraire, l'attitude de Gore, et d'une partie du GIEC, consiste bel et bien à faire obstacle au développement de la connaissance scientifique, en affirmant que "le débat scientifique est clos" sur des questions ou la faiblesse des savoirs actuels est patente, et en lançant de véritables campagnes de dénigrement à l'encontre de personnalités scientifiques pourtant reconnues, au motif qu'elles osent émettre des doutes sur la validité du dogme dominant, lequel est pourtant plus que jamais remis en cause par un nombre croissant d'études scientifiques (encore un nouvel exemple ici).
Revenons à Al Gore, et à son film du même nom. Un tribunal du Royaume Uni vient de statuer sur la valeur scientifique de cette pellicule dans une affaire qui fait honneur, quelque part, aux institutions britanniques.
Le gouvernement avait décidé de demander aux écoles la projection du film d'Al Gore à tous les élèves du système scolaire. Or, un parent a décidé d'attaquer cette décision au motif qu'elle portait atteinte à l'obligation légale de l'enseignement de ne pas participer à des tentatives d'endoctrinement (curieusement, de telles dispositions n'existent pas en France). La présentation du film de Gore ne pouvait, selon ce père, s'apparenter à de l'information, mais à de la propagande, et ne pouvait être présenté aux élèves que précédé d'un avertissement sur son caractère "one sided" et conjointement avec des points de vue opposés. (merci à Bafweb pour la traduction du jugement)
Le juge a donné raison au père, au motif que:
"Pour pouvoir diffuser ce film, (la cour décide que) le Gouvernement doit modifier le guide de diffusion aux enseignants ("Guidance Notes to Teachers") pour mettre en évidence que : 1/ le film est une oeuvre politique qui ne montre qu'un seul point de vue 2/ si les enseignants présentent le film sans le signaler clairement, ils peuvent se trouver en violation de la section 406 de l' Education Act 199 et coupables d' endoctrinement politique. 3/ Onze inexactitudes doivent être en particulier portées à l'attention des enfants des écoles"
Ces onze inexactitudes révélés par les débats qui ont eu lieu lors du jugement portent sur des affirmations infondées d'Al Gore, qui réduisent singulièrement la valeur scientifique de son "travail".
Les inexactitudes sont :
Le film prétend que la fonte des neige au Mont Kilimandjaro est une preuve du réchauffement climatique. L'expert du Gouvernement a été forcé de reconnaître que cela n'était pas correct.
Le film suggère que les données ("evidence") des calottes glaciaires ("ice cores") prouvent que l'augmentation du CO2 entrainait une hausse des températures sur 650 000 ans. La Cour considère ("found") que le film est trompeur ("misleading") : sur cette période l'augmentation du CO2 était en retard de la hausse des températures de 800 à 2000 ans.
Le film utilise des images à forte teneur émotionnelles ("emotive") de l'ouragan Katrina et suggère que le réchauffement climatique en est la cause. L'expert du Gouvernement a du accepter que cela n'était "pas possible" d'attribuer des évènements uniques en leur genre ("one-off") au réchauffement climatique.
Le film montre l'assèchement du Lac Tchad et prétend que cela est une conséquence du réchauffement climatique. L'expert du Gouvernement a du accepter que cela n'était pas le cas.
Le film prétend qu'une étude montre que des ours polaires se sont noyés à cause de la fonte des glaces arctiques. Il s'est révélé que Mr. Gore a mal lu ("misread") l'étude ; en réalité quatre ours polaires se sont noyés et cela était du à un orage particulièrement violent.
Le film annonce ("threatens") que le réchauffement climatique pourraient stopper le Gulf Stream et renvoyer l'Europe à l'âge de glace. Les preuves du plaignant (the Claimant's evidence) montrent que cela est une impossibilité scientifique.
Le film accuse le réchauffement climatique d'être à l'origine de la disparition d'espèces, dont le blanchissement ("bleaching) des récifs coraliens. Le Gouvernement n'a pu trouver de preuves pour corroborer cette affirmation.
Le film suggère que la calotte de glace du Groenland pourrait fondre et entraîner une hausse alarmante du niveau des mers. Les preuves montrent que le Groenland ne pourrait fondre avant des millénaires.
Le film suggère que la calotte antarctique est en train de fondre. Les preuves montrent que leur volume augmente.
Le film suggère que les mers pourraient augmenter de 7 mètres, entrainant le déplacement de millions de personnes. En réalité les preuves montrent que la hausse prévue du niveau des mers est de 40 cm sur les cent prochaines années et qu'il n'y a pas de menace d'un déplacement massif de population.
Le film prétend que la hausse du niveau des mers a causé l'évacuation de certaines îles du Pacifique en direction de la Nouvelle Zélande. Le Gouvernement n'a pas été en mesure de corroborer cela, et la Cour a noté que cela ressemblait à une fausse affirmation.
Le tribunal statue on ne peut plus clairement que de nombreuses affirmations clé d'Al Gore ne sont que des affirmations péremptoires dénuées de fondement scientifique.
De là à parler de propagande, il n'y a qu'un pas que pour ma part, je franchis... allègrement. On pourraît imaginer que Gore, dans un élan d'enthousiasme pour sa si noble cause (sauver la planète !), se soit laissé aveugler par ses convictions, en toute sincérité.
Gore étant un politicien professionnel, j'ai du mal à lui accorder une présomption de sincérité. Ma méfiance est renforcée par ses propres propos dans cette interview :
Question de l'interviewer : "There's a lot of debate right now over the best way to communicate about global warming and get people motivated. Do you scare people or give them hope? What's the right mix?"
Al Gore : "(...) I believe it is appropriate to have an over-representation of factual presentations on how dangerous it is, as a predicate for opening up the audience to listen to what the solutions are, and how hopeful it is that we are going to solve this crisis. "
La démarche de Gore est claire: il ne s'agit pas de présenter des faits et de laisser l'esprit critique des individus en conduire l'analyse, mais de maquiller les faits pour faire évoluer l'audience, en bon français, d'une manipulation parfaitement assumée par un auteur qui affiche clairement ses objectifs propagandistes. C'est cela que le comité Nobel vient de récompenser comme une contribution à la diffusion des connaissances scientifiques. Lamentable.
Dans son dernier ouvrage, "ma vérité sur la planète" (page 66), Claude Allègre dénonce les motivations très matérielles de Gore (qu'il traîte de "truand"), qui a organisé autour du réchauffement, je cite, "une gigantesque pompe à fric: une conférence lui rapporte 200 000 dollars de l'heure, son film au moins 50 millions". Loin de moi l'idée de critiquer l'appât du gain, comme le fait Allègre, mais lorsque l'auteur d'une théorie à la mode, génératrice de nombreux revenus dérivés, reconnait l'emploi de procédés manipulatoires pour assurer le succès de son entreprise, alors on est en droit de se demander si M. Al Gore n'est pas tout simplement coupable d'une très lucrative tromperie vis à vis de l'humanité.
L'association britannique Scientific Alliance, dont le but est de promouvoir un vrai débat scientifique sur l'environnement, dans un communiqué de presse relatif au jugement de la haute cour exposé plus haut, constate que même des partisans les plus investis de la thèse du réchauffement climatique dû à l'homme s'interrogent sur les méthodes employées par Al Gore et son staff. Le spécialiste de l'environnement à la BBC, Roger Harrabin, fait partie de ces journalistes engagés. Toutefois, lorsqu'il a interviewé Al Gore, en bon professionnel, il a cru bon de l'obliger à approfondir certains points de son film objets de critiques scientifiques.
"Harrabin is a true believer in the anthropogenic global warming hypothesis, and makes this very clear. He presents An Inconvenient Truth as Al Gore’s attempt to counter the “often cynical” campaign of the sceptics (“many in the pay of the oil industry”). Nevertheless, as a professional journalist, he challenged Gore about misrepresentation of the historical evidence of the link between temperature and carbon dioxide level on BBC television. The reaction? “And after the interview he and his assistant stood over me shouting that my questions had been scurrilous, and implying that I was some sort of climate-sceptic traitor. It is miserable when such a vastly important debate is reduced to this."
Des personnes sincères et certaines du bien fondé de la cause qu'elles défendent réagiraient-elles ainsi ? Lorsque l'on insulte des personnes amenant la moindre once de contestation en les affublant d'épithètes tels que "traitres", ou, en d'autres occasions, de "négationnistes", veut on contribuer à diffuser de la connaissance scientifique ? Ou a-t-on peur de voir ses propres insuffisances mises au jour ?
L'attitude d'Al Gore, dont internet a révélé le mode de vie très luxueux, son goût pour les voyages en jet privé, sa consommation énergétique personnelle, ne correspondent en rien au message de modération et de modification comportementale qu'il prétend vouloir faire adopter par le reste du monde. L'intolérance qu'il semble manifester en maintes occasions ne témoigne pas d'une grande confiance dans la valeur réelle de son propre propos.
Il est donc permis de se demander si Al Gore n'a pas sa place au panthéon des ordures nobélisées, aux côtés d'un Arafat ou d'un Jimmy Carter.
Espérons que les comités en charge de la remise des prix Nobel scientifiques, à commencer par ceux qui désigneront le prix d'économie ce lundi, ne sombreront pas dans la même dérive médiatique et politicienne que leurs collègues du comité d'Oslo. Espérons que les grands médias ne se borneront pas à se prosterner respectueusement devant le nouveau lauréat du prix Nobel, qu'une telle distinction pourrait élever à la dignité d'icône intouchable, mais qu'il s'en trouvera au contraire beaucoup pour s'étonner, avec force arguments, d'un choix aussi fortement contestable.
http://www.objectifliberte.fr/2007/10/le-prix-nobel-e.html
Voir aussi :
- http://ffgop.canalblog.com/
- http://neoconservatisme.over-blog.com/
- http://leblogdrzz.over-blog.com/